Union-Européenne
Vente d’Atos : la menace de la perte d’un fleuron
Les négociations entre le groupe Atos et le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky suscitent des remous au sein de la sphère politique française.
La France, en sa qualité de puissance nucléaire autonome, a toujours valorisé son indépendance en matière de dissuasion nucléaire. Cependant, une situation récente suscite des inquiétudes majeures concernant cette autonomie. Des négociations ont été lancées pour vendre une partie du groupe Atos, pivot de la technologie française, au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.
Contexte des négociations entre Atos et Kretinsky
Atos, cette semaine, a dévoilé être en discussion avec Daniel Kretinsky pour une vente potentielle de 2 milliards d’euros de ses activités historiques, bien que déficitaires. Cette démarche aurait pour objectif de recentrer la société sur des domaines clés tels que la cybersécurité et l’informatique dématérialisée, tout en allégeant sa dette conséquente.
Ainsi, si un accord est conclu, Kretinsky se verrait attribuer une participation de 7,5% dans la division restante d’Atos, qui serait renommée Eviden.
Inquiétudes chez les parlementaires
L’écho de ces négociations a provoqué des remous parmi les parlementaires français. Un groupe de députés et sénateurs du parti Les Républicains, sous la direction du sénateur Cédric Perrin, vice-président de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, a exprimé publiquement ses inquiétudes dans une tribune parue dans Le Figaro. Ils craignent que la cession de ces activités mette en danger l’indépendance des superordinateurs français utilisés pour les simulations d’essais nucléaires.
Dans un texte collectif, plusieurs députés et sénateurs Les Républicains s’inquiètent de la vente à un homme d’affaires étranger des activités d’infogérance du groupe Atos. Ils y voient une menace pour la souveraineté nucléaire de la France.https://t.co/jGrPWvmC93
— FigaroVox (@FigaroVox) August 2, 2023
Les mots du sénateur Cédric Perrin à Reuters sont particulièrement révélateurs : « Il y a un historique qui montre que quand on est minoritaire on peut vite devenir majoritaire. Le vrai problème c’est la souveraineté ».
La souveraineté française remise en cause
Bien que la vente d’entreprises puisse être bloquée uniquement par le gouvernement, le ministère de l’Économie et des Finances est resté silencieux sur le sujet. Ni Atos ni le porte-parole de Kretinsky n’ont fourni de commentaires.
De plus, l’attitude du gouvernement à l’égard d’une offre alternative proposée par un consortium de sociétés françaises, Astek et ChapsVision, suscite l’étonnement. Une source proche d’Astek souligne que l’activité cybersécurité d’Atos, qui comprend l’ancienne société Bull, héberge d’autres actifs sensibles essentiels pour les services de renseignement français.
Kretinsky, actif sur le rachat de parts d’entreprises françaises, a déjà ciblé des actifs allant du groupe Casino à Editis de Vivendi. La vigilance est de mise pour garantir la sécurité et l’indépendance stratégique de la France.
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