L’Europe face à la crise des sans-abris

Un rapport récent a révélé qu’en 2022, près de 895 000 personnes étaient sans domicile en Europe. Cette tendance s’est aggravée en raison de la guerre en Ukraine avec l’impact économique de l’invasion russe. L’Allemagne a enregistré 84 500 personnes dormant dans la rue cette année-là, tandis qu’en Espagne, ce chiffre s’élevait à 28 500. Ces chiffres proviennent d’une étude menée conjointement par la Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abris (FEANTSA) et la Fondation Abbé Pierre, intitulée “Le mal-logement en Europe”.

L’étude met en lumière les conditions de logement indignes auxquelles sont confrontés les plus démunis. La promiscuité, les moisissures, l’humidité, l’exposition à la pollution et les mauvaises conditions sanitaires sont autant de facteurs qui aggravent la pauvreté et perpétuent l’exclusion sociale. Les organisations soulignent que chaque nuit, une population équivalente à celle de Marseille est sans abri en Europe. Pour inverser cette tendance, des efforts politiques sans précédent et des mesures structurelles audacieuses sont nécessaires.

Les défis de l’Europe face à l’augmentation des sans-abris

L’absence de données complètes et d’une méthodologie commune rend difficile l’obtention d’une image précise du sans-abrisme dans l’Union européenne. Les estimations actuelles sont basées sur des informations fournies par les autorités nationales et locales. Il est à noter que cette estimation a augmenté de 30 % depuis 2018, et avait déjà augmenté de 70 % au cours des dix années précédentes. Cette augmentation constante indique que le sans-abrisme est un problème croissant au sein de l’UE.

La situation varie d’un pays à l’autre. Par exemple, la Finlande et le Danemark ont réussi à réduire significativement le nombre de sans-abris. En revanche, l’Irlande a connu une augmentation de 27 % du nombre de personnes faisant appel aux services d’hébergement en 2022. Les raisons de cette augmentation sont multiples, notamment l’inflation des loyers et la pénurie de logements sociaux.

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