Société
Affaire Adama Traoré : le combat ne s’arrête jamais
Affaire Adama Traoré, acte final Place de la République. Récit.
Récit. « On ne s’arrêtera pas en septembre 2023, on continuera le combat jusqu’au bout » c’est la promesse qu’a prononcée Assa Traoré ce mardi 05 septembre au cours de la manifestation organisée par le comité Vérité et justice pour Adama. La militante et sœur d’Adama Traoré a annoncé avoir fait appel de la décision des juges lors d’un discours rythmé par les slogans « Pas de justice, pas de paix » et « ACAB » scandés par les manifestants. Les membres du comité se sont exprimés devant le monument de la République, face à 250 personnes, aux côtés de représentants d’autres familles de victimes, à l’instar du Comité Justice pour Nahel ou du Collectif justice et vérité pour Babacar Gueye.
Les drapeaux du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) et de Révolution permanente étaient hissés dans la foule des manifestants, ainsi que des pancartes hostiles à la chaîne d’information CNews et à la police. La militante féministe Alice Coffin était également présente sur les lieux de la mobilisation.
Assa Traoré continue de dénoncer le « racisme policier »
« C’était le jour de son anniversaire, il a mis un jean, il a mis une chemise, il a mis un bob et il est allé faire un tour à vélo […] parce qu’Adama Traoré, comme n’importe quel homme, voulait juste faire un tour à vélo. » C’est ainsi qu’Assa Traoré a décrit l’affaire Traoré lors de son discours. L’homme, âgé de 24 ans au moment des faits, était décédé en 2016 un jour de canicule à la suite d’une interpellation des gendarmes au cours de laquelle il avait tenté de prendre la fuite. Un drame qui allait être à l’origine d’une longue enquête et de nombreuses expertises médico-légales avant de finalement aboutir à un non-lieu, prononcé vendredi 1ᵉʳ septembre par les juges d’instructions.
La militante a mis en avant les motivations racistes de ce qu’elle considère être un crime policier, arguant qu’Adama Traoré avait subi un contrôle musclé de la part des gendarmes à cause de sa couleur de peau. « Ce contrôle a eu lieu parce qu’Adama était un noir, notre couleur de peau est devenue un crime ». Assa Traoré a aussi rappelé le placage ventral infligé à un autre de ses frères, Youssouf Traoré, par des policiers, lors de la manifestation illégale organisée en juillet 2023 en hommage à Adama : « mon frère a subi le placage ventral […] c’est que nos hommes n’ont pas le droit de marcher dignement, c’est que nos hommes doivent être à terre ou en prison ». Le frère de la militante avait subi une arrestation brutale après avoir porté un coup à une commissaire de police, selon les forces de l’ordre qui avait procédé à son arrestation.
Défense de l’abaya
La manifestation fût aussi l’occasion pour les militants de prendre la défense de l’abaya à l’école. « On ne concèdera pas un centimètre de nos vêtements » a ainsi affirmé une militante de Révolution Permanente, invitée à prendre la parole par le comité. « Ils ne sont jamais contents, c’est toujours soit trop court, soit trop long » a fustigé la jeune femme en évoquant l’interdiction du vêtement religieux au sein des établissements scolaires ordonnée par le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal.
Assa Traoré a quant à elle dénoncé une mesure « raciste » tandis qu’un militant du comité s’est indigné de la comparaison faite par le président de la République, Emmanuel Macron, entre les atteintes à la laïcité à l’école et le meurtre de Samuel Paty.
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