Société
Bordeaux : 600 femmes réclament le retour de l’éclairage public nocturne au nom de leur sécurité
À Bordeaux, le débat autour de l’extinction de l’éclairage public s’intensifie alors que plus de 600 femmes se mobilisent pour demander le rétablissement des lampadaires la nuit, au nom de leur sécurité. Cette demande fait suite à la décision de la mairie, qui, dans le cadre d’un plan de sobriété énergétique nommé « Bordeaux nuit étoilée », a coupé l’éclairage de 57 % des lampadaires de la ville entre 1 h et 5 h du matin, visant une économie de 800 000 euros par an.
À l’origine de cette mobilisation, Amaëlle, une Bordelaise qui a lancé une pétition pour dénoncer ce qu’elle qualifie de mise en danger. « On ne voit rien devant, ni derrière. Ce qu’on ne voit surtout pas, ce sont les autres. La mairie nous met volontairement en danger », déplore-t-elle. De nombreuses femmes se disent contraintes de modifier leurs habitudes, préférant rentrer plus tôt ou utiliser des VTC, faute de pouvoir se déplacer en sécurité dans l’obscurité.
Les élus locaux se montrent partagés sur l’impact réel de l’extinction de l’éclairage nocturne sur la sécurité. Selon la mairie, les données de la police montrent même une légère baisse de la délinquance depuis la mise en place du plan : les vols avec violence et les cambriolages auraient diminué de 27 % entre 1 h et 2 h du matin en 2023. Anne Fahmy, conseillère municipale d’opposition, doute cependant de la fiabilité de ces chiffres, affirmant que cette baisse pourrait refléter une réduction des sorties nocturnes par crainte de l’insécurité.
Réponses de la municipalité de Bordeaux
La mairie de Bordeaux, bien consciente de l’inquiétude exprimée par ses habitants, assure travailler sur des solutions alternatives. Claudine Bichet, adjointe au maire, explique que l’administration évalue plusieurs dispositifs, notamment en observant l’exemple d’Eysines, une commune voisine qui a mis en place un système d’allumage à la demande appelé « J’allume ma rue ». Cette technologie permet aux habitants d’éclairer leur trajet en activant les lampadaires via une application.
Si Bordeaux semble considérer cette approche, Claudine Bichet admet qu’un tel dispositif pourrait être moins efficace dans une ville dense comme Bordeaux, où la demande d’éclairage pourrait être constante. Cependant, elle assure que des options comme l’éclairage par détection de présence sont à l’étude.
D’après les informations de BFMTV, pour apaiser les tensions, la mairie envisage de rallumer certains axes principaux, afin que 80 à 90 % des trajets des Bordelais se déroulent en zone éclairée, les 10 à 20 % restants étant des ruelles de moindre importance. Marc Etcheverry, adjoint à la sécurité, assure que la ville n’est « pas fermée » à ces ajustements, plusieurs rues ayant d’ailleurs déjà été éclairées à nouveau à la demande de la police.
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