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Corruption au sommet de la police espagnole : 20 millions d’euros retrouvés chez un chef de la police lié à des trafiquants
Soupçonné de complicité avec des trafiquants, Óscar Sánchez Gil, chef de la section des délits économiques de la police espagnole, a été arrêté après la découverte de 20 millions d’euros dissimulés chez lui. Cette affaire, révélée dans le sillage d’une saisie record de cocaïne, ébranle les plus hautes instances policières du pays.
En Espagne, l’arrestation d’Óscar Sánchez Gil, chef de la section des délits économiques de la police nationale, a révélé un vaste réseau de corruption et de complicité entre forces de l’ordre et trafiquants de drogue. L’officier, jusqu’alors considéré comme un fonctionnaire discret et respecté, est soupçonné d’avoir étroitement collaboré avec un cartel, facilitant le transit de cargaisons de cocaïne en échange de fortes sommes d’argent. Lors d’une perquisition à son domicile, les enquêteurs ont découvert 20 millions d’euros en liquide, cachés dans les murs et plafonds de sa maison à Alcalá de Henares, ainsi qu’un million d’euros supplémentaires, soigneusement réparti en billets de 50 et 500 euros dans son bureau. Cette affaire, qui survient dans la foulée de la saisie record de 13 tonnes de cocaïne dans le port d’Algésiras, a plongé la police espagnole dans une crise de confiance inédite.
Un officier complice d’un réseau de narcotrafiquants
Ancien agent de la brigade des stupéfiants, Sánchez Gil, 48 ans, est accusé d’avoir utilisé ses fonctions pour contourner la surveillance des cargaisons dans les ports, notamment celles en provenance de l’Équateur. Cette saisie d’octobre, dissimulée parmi des caisses de bananes destinées à l’importateur espagnol basé à Alicante, marque « la plus grande opération anti-drogue de l’histoire en Espagne ». Mais le scandale a pris une dimension nouvelle lorsque les liens personnels entre le chef policier et l’entreprise de transport visée ont été révélés. Selon des sources judiciaires, Sánchez Gil aurait assuré depuis cinq ans une protection privilégiée aux trafiquants, leur permettant d’importer des volumes records de drogue sans éveiller de soupçons. En échange de ses services, il aurait accumulé un empire financier impressionnant, dont les enquêteurs pensent qu’une partie a été blanchie via des cryptomonnaies et des véhicules de transport déclarés au nom de proches.
Un train de vie caché et des réseaux bien établis
Si Sánchez Gil menait une vie en apparence modeste, ses activités secrètes trahissent une organisation digne des plus célèbres barons de la drogue. Loin de se limiter à une simple collusion, le policier aurait perfectionné son réseau en utilisant les rouages internes de la police nationale, fournissant des informations sensibles sur les contrôles des conteneurs et permettant aux narcotrafiquants de contourner les restrictions portuaires. Selon la presse espagnole, les enquêteurs avaient placé Sánchez Gil sous surveillance et suivi plusieurs de ses transactions financières. Dans l’ombre, le quadragénaire avait discrètement amassé une fortune que des collègues, sidérés, comparent à celle de Pablo Escobar, célèbre baron de la drogue colombien. Des perquisitions complémentaires ont révélé d’autres sommes en liquide dans divers locaux de la police ainsi que dans le domicile de sa femme, également arrêtée dans le cadre de cette affaire.
L’instruction, confiée à un juge de l’Audience nationale de Madrid, promet de nombreuses révélations, tant les ramifications de ce réseau semblent étendues. Plusieurs arrestations ont eu lieu à Madrid et Alicante, tandis que les principaux responsables de la société importatrice de drogue sont toujours en fuite.
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