Société
Lyon : la préfecture interdit le concert de Freeze Corleone

Jamais deux sans trois, après Nantes et Lille, c'est au tour de la préfecture du Rhône d'interdire le concert du rappeur Freeze Corleone, Issa Lorenzo Diakhaté de son vrai nom, prévu à la Halle Tony-Garnier ce samedi 17 février.
Le rappeur, très en vogue à la fois dans les banlieues, mais aussi dans les quartiers huppés des grandes villes, fait polémique. Les services de l'État ont estimé dans un arrêté publié mardi 13 février que « nombre des titres de l'artiste controversé contiennent des propos complotistes et ouvertement antisémites, empreints d'admiration pour la personne d'Adolf Hitler et du IIIe Reich ». La préfecture fait référence notamment au titre Bâton Rouge » et ses paroles « J'arrive déterminé comme Adolf dans les années 30 » ou encore « Je préfère être accusé d'antisémitisme que de viol comme Gérald Darmanin », du titre Shavkat.
Freeze Corleone interdit de concert : le contexte international mis en avant
La préfecture et les services de l'État estiment que ces différents concerts interviennent « dans un contexte géopolitique particulièrement tendu suite à l'attaque terroriste d'ampleur lancée par le Hamas le 7 octobre 2023 » et que ces tensions internationales ont conduit « à plus de 1500 actes antisémites en France ».
La préfecture du Rhône ajoute dans son arrêté qu'il existe « des risques sérieux de trouble à l'ordre public », a écrit la préfecture dans son arrêté.
Une enquête ouverte pour « apologie de terrorisme »
Du fait de ses propos, le rappeur âgé de 31 ans fait l'objet d'une enquête préliminaire ouverte le 10 février 2024 par le parquet de Nice pour « apologie de terrorisme ». La justice cible un passage de la chanson Haaland, dans lequel Freeze Corleone semble faire référence à l'attentat du 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais. Pour rappel, cet attentat islamiste avait fait 86 morts et de nombreux blessés dont beaucoup enfants. « J'arrive dans l'rap comme un camion qui bombarde à fond sur la…», peut-on entendre dans ce morceau.
Attentat de Nice: une association porte plainte contre Freeze Corleone pour "apologie du terrorisme"https://t.co/gG0kKTiL3A pic.twitter.com/DyEUx3UvAW
— BFMTV (@BFMTV) February 10, 2024
Face à ces interdictions à répétition, l'équipe de Freeze Corleone a dénoncé « des interprétations arbitraires et injurieuses » et a indiqué vouloir porter plainte en diffamation contre le maire de Nice Christian Estrosi et le député LR des Alpes-maritimes Éric Ciotti qui avaient dénoncé les propos tenus dans ce titre.
À lire aussi : Laurent Wauquiez : le double jeu migratoire ?

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