Depuis sa nomination à Matignon vendredi 13 décembre, François Bayrou a affirmé son intention de continuer à diriger la mairie de Pau, un poste qu’il occupe depuis dix ans. Bien que l’article 23 de la Constitution interdise le cumul d’une fonction ministérielle avec un mandat parlementaire, rien n’interdit à un ministre ou Premier ministre de rester maire. Cette position vient bousculer les habitudes des précédents Premiers ministres qui avaient démissionné de leurs fonctions locales pour se consacrer pleinement à leur rôle national. Jean-Marc Ayrault, Édouard Philippe et Jean Castex avaient tous laissé leur fauteuil de maire pour rejoindre Matignon, marquant ainsi une rupture avec l’exercice du pouvoir local. À l’inverse, François Bayrou semble vouloir rétablir le lien entre la démocratie locale et nationale, comme il l’avait défendu en 2022.
François Bayrou face aux réactions politiques contrastées
La décision de François Bayrou de cumuler ses deux mandats a entraîné des réactions diversifiées. Certains de ses collaborateurs, comme son premier adjoint Jean-Louis Péres, soutiennent ce choix, affirmant qu’il permet de répondre de manière plus concrète aux préoccupations des Français. Cependant, cette situation a été critiquée par plusieurs responsables politiques. Pour Guillaume Bigot, député RN, cette situation illustre un manque d’engagement de la part du Premier ministre, qui semble être à « mi-temps ». D’autres voix, comme celle de la députée LFI Zahia Hamdane, s’interrogent sur la capacité de François Bayrou à gérer ses responsabilités nationales tout en restant maire de Pau, en plein contexte de crise à Mayotte.
Le Premier ministre, cependant, parait serein. En dépit des critiques, il continue de jongler entre ses fonctions à Paris et ses obligations locales, comme la présidence du conseil municipal de Pau prévue ce lundi 16 décembre au soir. À l’ordre du jour, des dossiers importants pour la ville, comme le budget 2025 et divers projets d’investissements, comme le rapporte Le Parisien.
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