International
Amérique : united we fall
Superpuissance contestée, les États-Unis apparaissent de plus en plus fragiles, notamment de l’intérieur. Woke vs complotistes : la polarisation est exacerbée.
Ce n’est une découverte pour personne, les lignes de clivage, arborant des nuances aussi diverses qu’ethniques, politiques, morales, religieuses, territoriales ou financières, transcendent toutes les strates de la société américaine. Elles esquissent des divisions d’une profondeur et d’une complexité qui évoquent désormais les époques antérieures et refoulées de son histoire. Pour autant, peut-on imaginer les États-Unis d’Amérique, première puissance mondiale et phare de la civilisation occidentale, sombrer dans la guerre civile, comme on l’entend souvent ? Si oui, comment dès lors la penser de manière adéquate ?
Afin de déchiffrer l’actuel malaise américain, il est impératif de saisir comment les tensions économiques, territoriales, sociales, ethniques, morales et politiques ont émergé et se sont mutuellement renforcées au cours des cinquante dernières années, convergeant aujourd’hui vers une impasse politique. Seule une telle approche permet d’appréhender la complexité des forces agissantes qui ont façonné la réalité socio-politique contemporaine du pays, offrant un prisme analytique pour interpréter les enjeux fondamentaux qui affligent les États-Unis.
Un conflit d’origine économique
Après tout, la guerre de Sécession (1861-1865) constitue l’exemple paradigmatique d’un déchirant conflit fratricide. À l’issue d’une période de prospérité liée à la première révolution industrielle, la République américaine s’était ainsi étendue sur tout un continent, croyant fermement en sa « destinée manifeste ». Bientôt toutefois, la stagnation revint et les enjeux économiques, tels que les tarifs douaniers, se réimposaient et se convertissaient alors déjà en désaccords sur les droits des États d’Amérique, amplifiant tensions et mésententes. L’essor rapide de l’industrialisation dans le Nord industrieux et progressiste, contrastant avec un Sud rural et conservateur<
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1 commentaire
Matthieu Breuillac
Les videos declassifiees par le nouveau Speaker of the House Mike Johnson confirment les doutes des “complotistes” et contredisent votre point de vue sur “son échec final et la vaine tentative d’invasion du Capitole ont ouvert la voie à sa prise totale de contrôle du Parti Républicain”.
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