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L’AfD dévoile son programme pour les élections législatives allemandes
À six semaines des élections législatives, l’AfD a présenté son programme lors d’un congrès à Riesa. Immigration, énergie et sortie de l’UE figurent parmi les priorités.
À six semaines des élections législatives en Allemagne, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a organisé ce week-end un congrès à Riesa. Le parti, qui se positionne en deuxième place dans les sondages avec 22 % des intentions de vote, a officialisé Alice Weidel comme candidate à la chancellerie et présenté son programme électoral.
Un programme radical annoncé dans un contexte tendu
Le congrès de l’AfD, tenu dans la ville de Riesa, bastion historique du parti en Saxe, s’est ouvert sur fond de manifestations. Près de 10 000 opposants, selon la police, se sont rassemblés aux abords de l’événement pour dénoncer un programme jugé radical par ses détracteurs. Ces rassemblements ont entraîné des retards dans les travaux du congrès et quelques heurts ont été signalés, avec six blessés légers parmi les forces de l’ordre.
Alice Weidel, coprésidente du parti, a ouvert le congrès en exposant les priorités de l’AfD :
- Immigration : fermeture des frontières et renvoi systématique des clandestins et sans-papiers, appelé « remigration ».
- Énergie : démantèlement des éoliennes, relance des centrales à charbon et reprise des importations de gaz russe via le gazoduc Nord Stream.
- Politique européenne : sortie de l’Union européenne et de l’euro pour restaurer une souveraineté nationale totale.
Le soutien d’Elon Musk amplifie la visibilité de l’AfD
Le congrès a été retransmis en direct sur X (anciennement Twitter) par Elon Musk, propriétaire de la plateforme et soutien déclaré du parti. Plus de 4 millions de personnes ont suivi l’événement en ligne, renforçant la portée médiatique de l’AfD. Ce soutien s’inscrit dans une stratégie de rapprochement entre Alice Weidel et des figures influentes, notamment l’ancien président américain Donald Trump, avec qui elle a dialogué récemment.
Malgré ces appuis, la gauche et la droite traditionnelles, CDU et SPD, ont réitéré leur refus de toute alliance avec l’AfD, isolant le parti sur la scène politique.
Une montée en puissance portée par les sondages
Selon une récente étude Insa, l’AfD atteint 22 % des intentions de vote, doublant presque son score des dernières élections en 2021. Elle se positionne derrière l’alliance conservatrice CDU/CSU (30 %) et devance nettement le SPD du chancelier Olaf Scholz (16 %).
Ce contexte favorable repose sur des thématiques centrales pour l’électorat allemand. L’immigration, identifiée comme la première préoccupation politique dans le pays (37 % des Allemands, selon un baromètre ARD), alimente les discours de l’AfD, qui espère également marquer des points sur l’économie.
L’AfD propose un programme controversé mais structuré
La candidature d’Alice Weidel marque une étape clé dans la campagne de l’AfD. La coprésidente a insisté sur la nécessité d’un « plan d’avenir pour l’Allemagne », s’appuyant sur des mesures fortes en matière migratoire et énergétique. La notion de « remigration », autrefois marginale, figure désormais officiellement dans le programme du parti. Ce concept prévoit des expulsions à grande échelle et des incitations à la « volonté de retour ».
Face à ces propositions, les manifestations organisées à Riesa illustrent une opposition déterminée à contrer l’ascension de l’AfD. En dépit de cette résistance, le parti poursuit sa campagne avec un discours assumé, cherchant à capter l’attention d’un électorat sensible aux problématiques de souveraineté et d’identité nationale.
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