Immigration
Oise : un maire et ses habitants s’opposent à l’installation d’un centre pour migrants
A Maignelay-Montigny, un collectif d’habitants s’oppose à l’installation d’un centre pour migrants. Ils pointent un manque de concertation et expriment des inquiétudes sur la sécurité et l’encadrement.
Samedi 28 décembre, une trentaine de personnes se sont réunies devant un ancien foyer pour personnes âgées, à Maignelay-Montigny, une commune de 2400 habitants, pour manifester leur opposition à l’installation d’un foyer pour mineurs non accompagnés (MNA), autrement dit : un centre pour migrants. Cette mobilisation, organisée par un collectif local, constitue leur première action publique contre ce projet porté par le conseil départemental de l’Oise et la SAHLM, en partenariat avec l’association Coallia.
Un projet de centre pour migrants étudié sans concertation
Le collectif lancé sur les réseaux sociaux compte à ce jour près de 450 membres. Ces derniers dénoncent un manque de concertation et soulignent les inquiétudes que suscite ce projet. Auprès de l’Oise Hebdo, Cédric Roger, l’un des porte-parole, explique : « 50 mineurs non accompagnés dans un village de 2.500 habitants, ce n’est pas forcément compatible. On se pose plein de questions et on n’a pas les réponses ». Le maire Denis Flour partage ces réserves, affirmant que le projet a été présenté sans aucune concertation préalable.
Le risque d’insécurité au cœur des inquiétudes
Les opposants redoutent des problèmes de sécurité et un manque de structure adaptée pour encadrer ces jeunes migrants. « Ils vont faire quoi le soir ? Que vont-ils faire la journée s’ils ne sont pas scolarisés ? » interroge Cédric Roger. Il pointe également des craintes liées à une potentielle hausse de l’insécurité, se référant à des exemples survenus ailleurs en France.
Une mobilisation croissante
Le collectif a déjà récolté plus de 1 500 signatures via une pétition. Depuis plusieurs mois, les membres distribuent des tracts et sensibilisent les habitants du village. Lors d’une réunion publique organisée le 14 décembre dernier, une soixantaine de personnes étaient présentes pour écouter leurs arguments. Le collectif espère une rencontre avec une responsable en charge du projet en janvier 2025 pour exprimer ses inquiétudes.
Le collectif a déjà pu s’entretenir avec la direction de la SAHLM. « Le directeur nous a dit qu’avec un peu de chance, on pourrait avoir une bonne équipe de foot avec ces mineurs. C’est limite… » raconte Cédric Roger. Cette remarque illustre, selon eux, le manque de sérieux et de considération autour de leurs préoccupations.
Une mobilisation qui s’intensifie
La suite des événements pourrait se jouer en janvier prochain, lorsque les discussions avec les autorités départementales reprendront. D’ici là, le collectif promet de continuer à informer et sensibiliser les habitants de Maignelay-Montigny, dans l’espoir d’obtenir des garanties pour la sécurité et l’encadrement des futurs résidents du foyer.
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