Explosion du trafic de drogue en France : +67 % en 10 ans

Le trafic de drogue atteint des proportions inédites en France, avec une augmentation de 67 % des affaires liées aux stupéfiants en dix ans. Ce phénomène, qui gagne aussi bien les grandes villes que les zones rurales, s’explique par des mutations dans les modes de distribution, notamment l’essor de l’« ubérisation » de la vente.

Autrefois concentré dans les centres urbains, le trafic de drogue s’étend désormais aux territoires ruraux et périurbains. Selon un rapport sénatorial, ces zones, longtemps épargnées par la violence liée aux stupéfiants, sont devenues des marchés actifs. Le juriste Yann Bisiou évoque même une « distribution au détail » dans les campagnes, où près de 900 000 personnes consomment du cannabis quotidiennement.

Un récent rapport de la Cour des comptes confirme cette expansion : 79 % des communes françaises, soit environ 28 000 villes et villages, sont touchées par ce fléau. Si 90 % des mis en cause se concentrent dans 7 % des communes, cela ne reflète pas l’étendue réelle du phénomène. Les zones sous contrôle de la gendarmerie nationale, où la population a augmenté de 2 millions d’habitants en dix ans, connaissent une explosion des affaires liées aux stupéfiants, favorisée par la baisse des prix de certaines drogues comme la cocaïne.

Des réseaux de drogue de plus en plus sophistiqués

Face à la répression accrue dans les centres urbains, les trafiquants ont délocalisé leurs activités vers des lieux moins surveillés, tels que des friches agricoles, des hangars abandonnés ou des forêts. Cette stratégie est renforcée par l’utilisation massive des réseaux sociaux et des messageries instantanées comme WhatsApp ou Snapchat, qui permettent une distribution rapide et discrète. Approximativement 37 % de la drogue circulerait ainsi dans des zones reculées, rendant la tâche des forces de l’ordre encore plus complexe.

Malgré ces défis, la gendarmerie multiplie les opérations. En 2023, elle a saisi 10 tonnes de résine de cannabis, 3,7 tonnes de cocaïne et 230 kg d’ecstasy. Ces résultats témoignent d’une lutte acharnée contre un trafic qui ne cesse de s’adapter et de se diversifier, comme le rapporte le Figaro.

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