Politique
François Bayrou nommé Premier ministre : un allié historique d’Emmanuel Macron à Matignon
François Bayrou succède à Michel Barnier à la tête du gouvernement, un choix stratégique d’Emmanuel Macron face à une situation politique tendue. Le nouveau Premier ministre, ténor centriste, doit désormais relever le défi de trouver un équilibre fluet au sein d’une Assemblée nationale morcelé.
Le président du MoDem, François Bayrou, succède à Michel Barnier, renversé après seulement 90 jours à Matignon, et devient ainsi le nouveau Premier ministre. Un choix stratégique du président Macron, qui place l’allié centriste à la tête du gouvernement face à une situation politique délicate.
Emmanuel Macron a finalement tranché. Après des semaines de suspense, le président a choisi François Bayrou, maire de Pau et figure du MoDem, pour remplacer Michel Barnier, dont le mandat a pris fin brusquement après une motion de censure. Bien que le président du mouvement démocrate ait longtemps été perçu comme un soutien fidèle, son rôle central pourrait être mis à l’épreuve, notamment en raison des frictions croissantes au sein de l’Assemblée nationale.
La nomination a été officialisée après un dernier entretien entre le président et le maire de Pau, lequel avait d’abord été écarté de cette fonction. Ce retournement de situation est survenu après plusieurs heures de discussions et une annonce en fin de matinée. Le centriste se voit désormais confronté à une tâche difficile : obtenir un soutien plus large pour éviter le sort de son prédécesseur.
François Bayrou : un centriste de longue date dans le camp présidentiel
François Bayrou, 73 ans, a longtemps été l’allié de Macron, dès la campagne présidentielle de 2017, où il avait renoncé à sa propre candidature pour soutenir l’ancien ministre de l’Économie. Son expérience dans les gouvernements précédents, bien que marquée par une démission de la chancellerie en raison d’une enquête judiciaire, a renforcé son statut de poids lourd politique. Son profil de modéré, capable de dialoguer aussi bien avec la droite que la gauche, lui a valu de revenir sur le devant de la scène après la chute de Barnier.
Cependant, ses ennuis judiciaires, notamment l’affaire des emplois fictifs, restent un épineux dossier à gérer. Même si la relaxe a été prononcée, le procès en appel demeure une épée de Damoclès pour le nouveau Premier ministre.
Pour François Bayrou, l’enjeu dépasse la simple gestion des affaires publiques. Il s’agit avant tout de restaurer le dialogue entre les forces politiques du pays, dans un climat marqué par la crise. Sa nomination intervient dans un contexte où le président a promis un gouvernement au service de l’« intérêt général ». Le centriste se trouve ainsi face à un impératif : négocier un pacte de non-censure avec les partis de gauche en préservant la stabilité gouvernementale.