Le nom du successeur de Michel Barnier, renversé par une motion de censure il y a huit jours, sera dévoilé via un communiqué officiel dans la matinée. L’annonce du nouveau Premier ministre était initialement prévue jeudi soir, l’Élysée a finalement reporté cette échéance à ce vendredi 13 décembre.
Une liste de favoris disputée
Plusieurs noms circulaient toutefois pour endosser la lourde responsabilité de Premier ministre. François Bayrou restait en tête des pronostics, mais d’autres figures politiques étaient évoquées : Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre socialiste, Sébastien Lecornu, démissionnaire des Armées, ou encore Catherine Vautrin, qui avait récemment quitté son poste au ministère du Partenariat avec les territoires.
Jean-Yves Le Drian, ancien ministre des Affaires étrangères sous François Hollande et Emmanuel Macron, avait confirmé avoir refusé le poste. Dans une déclaration au journal Le Penthièvre, il avait évoqué son âge avancé, estimant que « ce ne serait pas sérieux » d’accepter une telle responsabilité.
Des tensions à droite
La possible nomination de certaines figures a fait réagir le Rassemblement national. Roland Lescure, ancien ministre de l’Industrie, a notamment cristallisé l’hostilité des cadres du parti lepéniste. Sur X (ex-Twitter), Laure Lavalette, porte-parole du groupe RN, a écrit puis supprimé un message menaçant de voter une motion de censure en cas de nomination de Lescure.
Il paraît que Roland Lescure serait pressenti pour être 1er ministre.
Ce fervent supporter de l’immigration passe son temps à insulter les électeurs du RN.
A Matignon, ça serait une marque de mépris terrible envers nos 11 millions d’électeurs et de tous les Français qui n’en…— Laurent Jacobelli Ⓜ️ (@ljacobelli) December 12, 2024
De son côté, Sébastien Chenu a dénoncé un choix qui « reproduirait Michel Barnier sous une autre forme », appelant à une rupture claire sur le plan politique. Laurent Jacobelli, député RN de Moselle, a également exprimé sa réserve dans un message acerbe : « A Matignon, ça serait une marque de mépris terrible envers nos 11 millions d’électeurs et de tous les Français qui n’en peuvent plus de la submersion migratoire. »
Un choix stratégique pour Macron
Le futur chef du gouvernement devra rapidement se pencher sur des dossiers brûlants, à commencer par le budget 2025. Le politologue Bruno Cautrès, intervenant sur Télématin, a souligné que l’Élysée semblait hésiter jusqu’au dernier moment, soit en raison d’un consensus introuvable dans les rangs macronistes, soit à cause d’un choix encore incertain de la part du président.
Emmanuel Macron, qui avait promis une décision dans les « 48 heures » suivant la chute du gouvernement, se retrouve une fois de plus sous pression. Rappelons qu’après les législatives de juin 2024, il avait fallu 51 jours pour que Michel Barnier soit nommé Premier ministre. Cette fois, le chef de l’État semble vouloir accélérer, mais non sans difficulté.
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