Société
Double infanticide à Nancy : perpétuité requise contre la mère de famille
Accusée d’avoir tué ses deux jeunes enfants en février 2022, Ingride Jesus Van Der Kellen comparaît devant les assises de la Meurthe-et-Moselle. L’avocate générale a requis une peine de réclusion criminelle à perpétuité.
Ce vendredi, la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans a été requise à l’encontre d’Ingride Jesus Van Der Kellen. Jugée devant les assises de la Meurthe-et-Moselle, cette ancienne chercheuse est accusée d’avoir tué ses deux jeunes enfants en février 2022. « En matière d’infanticide, c’est une peine qui doit s’envisager », a affirmé Elsa Pincet, l’avocate générale, qui a requis cette sanction pour la première fois de sa carrière. Elle justifie la gravité de sa demande par la nature du crime : « C’est normal pour un infanticide, et a fortiori pour un double infanticide ! »
Des motivations débattues par l’accusation
Elsa Pincet a tenté d’éclairer les raisons ayant conduit l’accusée à commettre l’irréparable. Deux hypothèses ont été avancées : un projet de suicide incluant ses enfants ou une volonté de nuire au père. Selon l’avocate générale, c’est cette seconde hypothèse qui s’impose. « Au moment où elle tue ses enfants, elle gagne », a-t-elle estimé, considérant que l’accusée cherchait avant tout à infliger une profonde souffrance à son compagnon. Le ministère public a écarté l’idée d’une altération ou abolition du discernement, jugeant que l’acte relève d’une logique criminelle.
Une affaire marquée par des antécédents troublants
La journée tragique du 15 février 2022 avait commencé par une tentative d’agression de son conjoint, frappé avec un marteau après avoir annoncé son intention de quitter le domicile familial avec les enfants. Plus tard, Ingride Jesus Van Der Kellen a récupéré ses deux enfants, âgés de neuf mois et deux ans et demi, à la garderie avant de les étrangler dans son véhicule. Elle a été arrêtée peu après par les gendarmes.
Lors des débats, les experts psychiatres n’ont pas été unanimes : l’un estime que son discernement était aboli lors des faits, ce que conteste le second. Visiblement fragile sur le plan psychologique, l’accusée a régulièrement fondu en larmes au cours du procès. Mercredi, elle n’a pas pu terminer son interrogatoire et a dû recevoir un calmant.
Le père brisé par le drame
Le témoignage du père, venu à la barre mardi, a souligné l’ampleur de son deuil. « Mes enfants me manquent, tous les jours », a-t-il déclaré, le visage marqué par la douleur. Depuis le drame, il a abandonné sa thèse et perdu 15 kilos. Le verdict, attendu ce vendredi après-midi, mettra un terme à un procès éprouvant pour toutes les parties.
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