Société
« C’est de sa faute ! » : Mickaëlle Paty menacée et exfiltrée après le verdict de l’assassinat de son frère
Mickaëlle Paty, présente lors du verdict du procès de l’assassinat de son frère, Samuel Paty, raconte l’intensité de l’atmosphère qui a suivi l’énoncé des peines. Si elle exprime son soulagement face aux condamnations, elle décrit également les tensions et l’hostilité qui ont marqué la fin du procès, l’obligeant à quitter la salle sous escorte.
Vendredi 20 décembre 2024, après plusieurs semaines d’audience, la cour d’assises spéciale de Paris a prononcé des peines à l’encontre des huit accusés jugés pour leur rôle dans l’assassinat de Samuel Paty en 2020. Les peines, allant de trois ans de prison avec sursis à 16 ans de réclusion criminelle, ont été accueillies avec un certain soulagement par les parties civiles, dont la sœur de la victime, Mickaëlle Paty.
Toutefois, l’annonce des verdicts n’a pas été dénuée de tensions, créant un climat de violence verbale et physique dans la salle d’audience. Abdelhakim Sefrioui a hurlé que ce verdict était « politique ». Mickaëlle Paty, présente pour le verdict, a été rapidement prise en charge par les forces de l’ordre pour sa sécurité.
Lors d’un entretien accordé au Figaro, Mickaëlle Paty décrit la situation : « Les proches des accusés ont commencé à m’agresser verbalement. La famille de Brahim Chnina, en particulier, m’a accusée, disant que c’était de ma faute, me reprochant mes apparitions régulières dans les médias, notamment sur BFM ». Alors que la situation devenait de plus en plus tendue, des individus ont commencé à se lever pour s’approcher de la sœur de la victime. Les gendarmes, en nombre renforcé pour sécuriser l’audience, ont dû intervenir rapidement, formant des barrières humaines et forçant l’exfiltration de Mickaëlle Paty par une sortie discrète du palais de justice.
« Des innocents sont donc en prison »
Parallèlement, la décision du tribunal a suscité des réactions inattendues, dont celle de Feïza Ben Mohamed, journaliste pour l’agence de presse turque Anadolu, qui a vivement critiqué le verdict sur les réseaux sociaux. Selon elle, « des innocents sont donc en prison, pour de (très) longues années, parce qu’il fallait envoyer un signal politique fort. À l’horreur de l’assassinat d’un enseignant innocent, que rien ne ramènera, s’ajoute désormais l’horreur de peines qui brisent des hommes et des familles ».
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