Immigration
Mayotte : Retailleau met en garde contre l’immigration clandestine après le cyclone Chido
Après le passage du cyclone Chido à Mayotte, Bruno Retailleau alerte sur l’urgence de reconstruire l’île tout en renforçant la lutte contre l’immigration clandestine en provenance des Comores.
Quelques jours après le passage du cyclone Chido, qui a ravagé Mayotte et causé la mort de 35 personnes ainsi que plus de 2 500 blessés, Bruno Retailleau, ministre démissionnaire de l’Intérieur, a tenu à rappeler la mobilisation de l’État tout en dénonçant l’impact de l’immigration clandestine sur l’île.
Dans un entretien, Bruno Retailleau a déclaré qu’il est « naturel qu’après la sidération vienne le moment de la colère ». Réaffirmant l’engagement de l’État, il a insisté : « Mayotte, c’est la France, et je peux vous assurer que la France mobilise des forces civiles et militaires considérables. » Le ministre a détaillé les efforts déployés : « 50 tonnes d’eau, de denrées, de matériel arrivent chaque jour [dans l’archipel]. CMA CGM a mis à disposition un cargo, [et] les compagnies civiles qui opèrent sur la zone ont aussi mis un certain nombre d’avions à disposition. »
Un défi logistique sans précédent à Mayotte
La reconstruction de Mayotte représente un défi logistique immense, amplifié par l’état des infrastructures de l’île. Bruno Retailleau a précisé dans son entretien au JDD que l’aéroport principal reste partiellement hors service, notamment de nuit, en raison de dommages subis par le balisage lumineux et la tour de contrôle. Malgré ces obstacles, il a annoncé des avancées : « Dès la fin de ce week-end, 90 % de la population […] sera reliée à l’eau courante, deux jours sur trois pendant huit heures via des tours d’eau. »
Six communes, toutefois, ne seront pas immédiatement connectées au réseau d’eau potable. Le ministre a promis des distributions massives de bouteilles d’eau pour compenser cette carence, avec l’arrivée imminente de 1,6 million de litres d’eau par un porte-conteneurs.
L’immigration clandestine au cœur des préoccupations
En déplacement à Mayotte, Bruno Retailleau a également remis sur la table la question de l’immigration clandestine, dénonçant ce qu’il qualifie de « chaos migratoire ». Lors d’une déclaration, il a souligné que les Mahorais eux-mêmes pointent du doigt l’immigration illégale comme un facteur aggravant : « Ils constatent que l’immigration clandestine a tout aggravé. »
Il a ajouté : « Si le bilan humain s’annonce dramatique, c’est parce qu’on a laissé s’entasser des populations vulnérables dans des habitations faites de tôles. » Ces bidonvilles, largement peuplés de Comoriens en situation irrégulière, ont été parmi les zones les plus touchées par les rafales de vent et les inondations. Selon les estimations, cette population clandestine dépasserait les 100 000 personnes à Mayotte.
Le ministre a aussi accusé les Comores d’encourager ces migrations : « On sait qu’il y a une politique comorienne qui consiste à laisser partir, voire à encourager [les départs vers Mayotte]. » Selon lui, cette situation relève d’une « guerre hybride […] pour susciter une sorte d’occupation clandestine ».
Appel à des réformes et à des moyens renforcés pour Mayotte
Bruno Retailleau a insisté sur la nécessité de prendre des mesures fortes pour prévenir de futures crises humanitaires et sécuritaires : « Si l’État ne règle pas le problème migratoire, alors nous reconstruisons sur du sable. » Il prône l’utilisation de « nouveaux moyens de lutte, notamment en utilisant un certain nombre d’outils modernes, de drones », et appelle à une réforme législative en profondeur pour encadrer davantage l’immigration.
Face aux critiques, notamment de la gauche, le ministre a dénoncé ce qu’il appelle les « oukases » des « bien-pensants », qu’il accuse de minimiser les conséquences de l’immigration clandestine à Mayotte.
Des mesures pour reconstruire dans la durabilité
Alors que l’île tente de se relever du cyclone, Retailleau veut lier reconstruction et lutte contre l’immigration clandestine. Les efforts de l’État se poursuivent avec un objectif clair : ne pas répéter les erreurs du passé et garantir une sécurité durable pour les Mahorais.
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