Politique
Les Insoumis refusent l’invitation de Macron à l’Elysée
Les Insoumis ont refusé vendredi soir l’invitation de Macron à l’Élysée, dénonçant un dialogue sans issue et réaffirmant leur exigence d’un gouvernement Nouveau Front Populaire.
La France insoumise (LFI) a annoncé qu’elle ne participera pas aux consultations prévues lundi 9 décembre à l’Élysée, dans le cadre de la formation d’un nouveau gouvernement après le renversement du Premier ministre Michel Barnier. Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, a déclaré dans un communiqué : « Nous n’irons pas à l’Élysée ce lundi. Aucune discussion autre que la nomination d’un gouvernement du Nouveau Front Populaire ne saurait avoir lieu avec le chef de l’État. »
J’ai été contacté par l’Elysée en vue d’un rendez-vous ce lundi pour participer à des négociations gouvernementales avec la droite. J’ai rappelé notre position.
Nous n’acceptons pas le coup de force du Président de la République qui a refusé de reconnaître le résultat des… pic.twitter.com/rr8ffSOZrS
— Manuel Bompard (@mbompard) December 6, 2024
Une opposition franche au dialogue proposé
Jean-Luc Mélenchon a également pris la parole sur X, affirmant que La France Insoumise « ne participe à aucune combine avec Macron ». Pour les élus insoumis, accepter cette invitation serait perçu comme une validation implicite des politiques menées depuis sept ans par Emmanuel Macron, qu’ils jugent néolibérales et austéritaires.
Le député LFI Éric Coquerel a justifié cette décision sur franceinfo : « On n’est pas dans une situation où il faut faire semblant et semer des illusions. Macron essaie de gagner du temps et de nous diviser. Pour nous, c’est hors de question. » Selon lui, LFI serait prête à dialoguer uniquement si Emmanuel Macron nomme un Premier ministre issu du Nouveau Front Populaire, capable d’appliquer les mesures phares du programme.
Le PS opte pour une approche différente
Contrairement à la France Insoumise, le Parti socialiste (PS) a accepté de se rendre à l’Élysée. Vendredi, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, accompagné des chefs des groupes parlementaires socialistes Boris Vallaud et Patrick Kanner, a été reçu par Emmanuel Macron. Ils ont proposé la nomination d’un Premier ministre de gauche tout en laissant entendre leur ouverture à des discussions sur des concessions réciproques avec d’autres partis, y compris Les Républicains.
Cependant, Éric Coquerel a critiqué cette position du PS, la qualifiant d’« erreur ». Il a prévenu que si le PS poursuivait dans cette voie, cela marquerait une rupture avec le Nouveau Front Populaire. « Ce serait la fin du PS dans cette coalition », a-t-il ajouté.
Les consultations continuent sans LFI
Malgré le refus de LFI, Emmanuel Macron poursuit ses consultations. Après avoir reçu vendredi les représentants du PS, des Républicains et des partis centristes composant sa majorité, il prévoit de rencontrer lundi les Écologistes, les Communistes, mais toujours pas le RN pour le moment.
Les Verts doivent confirmer leur présence ce week-end, tandis que le Parti communiste a déjà annoncé qu’il se rendra à l’Élysée. Le chef de l’État envisage de nommer un nouveau Premier ministre dès le début de la semaine prochaine, dans l’espoir de sortir de l’impasse institutionnelle.
Une fracture persistante à gauche
Le refus de LFI illustre les tensions au sein de la gauche. Tandis que certains, comme le PS, prônent une approche pragmatique et ouverte, d’autres, comme LFI, campent sur des positions intransigeantes, exigeant la mise en œuvre complète du programme du Nouveau Front Populaire. Pour LFI, toute autre forme de coalition diluerait les idéaux de la gauche et affaiblirait leur position face à Emmanuel Macron.
Cette divergence stratégique pourrait compliquer davantage la formation d’un nouveau gouvernement, alors que le pays reste sans Premier ministre à la suite de la motion de censure ayant renversé Michel Barnier. Emmanuel Macron devra manœuvrer habilement pour trouver un consensus dans un paysage politique toujours plus fragmenté.
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