Guillaume Kasbarian appelle au rassemblement politique : une ouverture qui étonne

Guillaume Kasbarian, ministre démissionnaire de la Fonction publique, a pris position dans une interview pour un rassemblement politique élargi. Alors que le président Emmanuel Macron envisage un remaniement gouvernemental après la chute de son équipe sous l’effet d’une motion de censure, Kasbarian prône l’inclusion de toutes les forces politiques, y compris le Rassemblement national (RN) et les élus socialistes.

L’appel de Kasbarian à dépasser les clivages partisans

Dans un contexte marqué par l’instabilité politique, Kasbarian affirme au Journal du Dimanche : « Dans l’équation politique actuelle, on ne doit exclure personne ». Il cite en exemple la collaboration passée de Michel Barnier avec diverses formations politiques, et se défend d’un sectarisme idéologique en rappelant avoir fait voter une loi contre les squatteurs grâce à des voix venues de tous horizons, notamment du RN.

Son approche, cependant, suscite des réactions. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a répliqué avec ironie sur X : « Il faut arrêter les stups… »,  illustration de la méfiance des opposants envers une stratégie qui pourrait légitimer le RN dans les débats politiques nationaux.

Il faut arrêter les stups… https://t.co/KK46SjvxZA

— Olivier Faure (@faureolivier) December 7, 2024

Une vision pragmatique ou polémique ?

Kasbarian insiste sur la nécessité de compromis, soulignant que le blocage actuel rend une majorité absolue impossible sans dialogue : « Le casting pour Matignon est secondaire. Ce qui importe, c’est ce qu’on bâtit sur le fond. » Ces propos semblent alignés avec la volonté d’Emmanuel Macron de constituer un gouvernement d’« intérêt général ». Pourtant, cette vision suscite des craintes d’une dilution des valeurs républicaines face à une normalisation du RN.

Alors que certains évoquent une possible collaboration entre Renaissance et le PS, l’élargissement des discussions au RN divise profondément. Des élus de gauche dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une dérive opportuniste.

Un contexte politique et personnel délicat pour Kasbarian

Cette prise de position intervient dans un contexte où Kasbarian est sous les projecteurs pour d’autres raisons. La semaine dernière, il a révélé publiquement son homosexualité dans une interview à Paris Match, une annonce rare pour un ministre en exercice, visant à « être sincère avec les Français ». Ce coming-out, bien que salué par certains, s’inscrit dans une période de tensions politiques exacerbées.

Le ministre doit également répondre aux critiques liées à son plan de lutte contre l’absentéisme dans la fonction publique, un sujet qui a provoqué la colère des syndicats. Ce double front – politique et social – place Kasbarian au cœur des controverses actuelles.

Une stratégie présidentielle incertaine

Emmanuel Macron, qui doit nommer un nouveau Premier ministre, est attendu au tournant. Les noms de Sébastien Lecornu et François Bayrou circulent pour Matignon, mais aucun choix ne semble faire consensus. L’appel de Kasbarian à « n’exclure personne » reflète une tentative de repositionnement stratégique face à une Assemblée éclatée. Toutefois, l’ouverture au RN, même tacite, pourrait cristalliser davantage les tensions.

Alors que la France traverse une crise politique majeure, la proposition de Kasbarian d’inclure toutes les forces politiques, y compris le RN, soulève des questions fondamentales sur l’avenir du paysage politique.

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