Politique
Fête des Lumières à Lyon : la préfecture interdit une marche identitaire en hommage à la vierge Marie
À Lyon, la préfecture a interdit la manifestation « Lugdunum Suum », prévue le 8 décembre lors de la Fête des Lumières, en raison de risques de violences et d’un contexte sécuritaire renforcé.
La préfecture du Rhône a interdit la procession aux flambeaux prévue par les militants identitaires le 8 décembre 2024, lors de la Fête des Lumières à Lyon. Une décision motivée par des risques de troubles à l’ordre public et un contexte de tensions sécuritaires.
Une manifestation non déclarée et interdite à Lyon
La procession intitulée « Lugdunum Suum », organisée par la mouvance identitaire lyonnaise, n’a pas été déclarée en préfecture. Ce manquement administratif constitue un motif légal d’interdiction, renforcé par les risques de confrontations entre groupes d’ultra-droite et d’ultra-gauche. Selon l’arrêté préfectoral signé le 6 décembre, ce rassemblement, prévu entre la place Saint-Jean et la Basilique de Fourvière à Lyon, présente des « risques avérés de troubles à l’ordre public ».
La préfecture rappelle que Lyon a été le théâtre de plusieurs affrontements entre groupes d’ultra-droite et d’ultra-gauche ces dernières années. Parmi les incidents cités figurent des attaques contre des participants à une réunion sur la cause palestinienne, des slogans xénophobes lors d’un hommage, ainsi que des déambulations armées dans le centre-ville. L’arrêté souligne également un « contexte de menace terroriste » marqué par le maintien du niveau Vigipirate « Urgence attentat ».
Cette procession organisée en parallèle de la procession diocésaine n’a pourtant jamais causé de troubles à l’ordre public depuis plus de 10 ans et ses premières éditions.
Priorité à la sécurité publique lors de la Fête des Lumières à Lyon
Avec plus de deux millions de visiteurs attendus pour la Fête des Lumières, la préfecture a déclaré que les forces de l’ordre doivent se concentrer sur la sécurisation des lieux de grands rassemblements. Mobilisant déjà des moyens de sécurité exceptionnels, l’événement ne peut supporter la charge d’une manifestation non autorisée susceptible de générer des affrontements violents.
Le contenu des tracts distribués par les organisateurs a également attiré l’attention des autorités. Ces tracts dénoncent la Fête des Lumières comme un « divertissement commercial » et appellent à « faire vivre le vrai sens du 8 décembre ».
Des sanctions prévues pour les contrevenants
En cas de non-respect de l’arrêté, les organisateurs encourent jusqu’à six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende. Les participants risquent une amende de 135 euros. Cette interdiction s’inscrit dans une série de mesures similaires prises depuis 2014 contre des rassemblements identitaires lors de la Fête des Lumières.
L’an dernier, Sinisha Milinov, militant franco-serbe de l’association désormais dissoute Les Remparts, avait été jugé en 2023 pour avoir participé à la même marche alors interdite l’année précédente. Défendu par l’Association de Soutien aux lanceurs d’alerte, il a fait appel du verdict en première instance.
Ces marches aux flambeaux se greffent régulièrement au cortège religieux traditionnel de la fête, mais leur caractère identitaire et non déclaré les rend illégales au yeux de la préfecture.
Des tensions autour des traditions locales
Les organisateurs de « Lugdunum Suum » critiquent une perte du sens originel de la Fête des Lumières, qu’ils accusent de s’être transformée en « barnum folklorique pour touristes ». Appelant à une procession mariale, ils souhaitent remettre à l’honneur ce qu’ils considèrent comme « l’identité lyonnaise ».
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