Immigration
Immigration : l’Union européenne négocie avec la Mauritanie
Le 8 février 2024, Ursula von der Leyen et le Premier ministre espagnol étaient à Nouakchott pour trouver un accord avec la Mauritanie contre l’immigration illégale.
Ursula von der Leyen était de nouveau à Nouakchott, capitale de la Mauritanie, le 7 mars dernier. L’objectif ? Signer un accord migratoire. Pays côtier de l’ouest du Sahara, la Mauritanie occupe une place stratégique. Au sud, elle possède des frontières avec le Sénégal et le Mali, au nord, elle s’ouvre sur le Maroc. Par ses côtes, de nombreux migrants subsahariens tentent un voyage périlleux de l’Afrique de l’Ouest jusqu’en Europe. L’Espagne en est la porte d’entrée, d’où la présence aux côtés de la présidente de la commission européenne du premier ministre espagnol Sanchez. Les migrants passent par les îles Canaries où ils sont pris en charge par des ONG qui cherchent ensuite à les acheminer vers l’Europe. Cette route de l’immigration est généralement éclipsée par l’île de Lampedusa. C’est pourquoi Frontières s’y est rendu en janvier 2024 pour un reportage afin de vous la faire connaître. La traversée de l’Atlantique est particulièrement meurtrière. Cependant, pour rappel, en 2023, environ 40 000 clandestins étaient ainsi entrés illégalement en Europe.
Contre l’immigration clandestine, l’Union européenne débloque 522 millions d’euros en Mauritanie
L’accord doit permettre de lutter contre l’immigration clandestine. Il stipule, entre autres, le retour en Mauritanie des personnes interceptées en mer, leur accueil et leur prise en charge. En échange, l’Union européenne débloque une enveloppe de 522 millions d’euros, dont 210 d’ici à la fin de l’année. Sur cette somme, 40 millions d’euros seront alloués à la sécurité. Il s’agit notamment d’équiper un nouveau bataillon pour renforcer la frontière avec le Mali, et lutter contre la propagation du terrorisme islamique. La Mauritanie est dans une région très instable, un des pays les plus stables du Sahel. Le président mauritanien, Ghazouani a réaffirmé sa volonté de travailler avec l’UE pour empêcher les départs clandestins, mais il a également souligné le poids de l’immigration pour son pays. Selon lui, la Mauritanie accueille déjà 150 000 réfugiés, principalement maliens, et devient non plus seulement un pays de transit, mais de résidence.
Outre la dimension sécuritaire, un important volet humanitaire est prévu par l’accord. L’Union européenne veut décourager les passeurs. 60% de la population mauritanienne à moins de 25 ans (pour un pays de 4,6 millions d’habitants) et peut être aussi tenté par la fuite ou le trafic. La Mauritanie pourrait de la sorte perdre des forces vives nécessaires à son développement. C’est pourquoi l’Europe entend aider cette jeunesse, avec le programme Promopêche, à se former aux métiers de pêcheurs, de mécaniciens, de soudeurs… Le programme a déjà commencé. Par ailleurs, l’UE a annoncé des investissements dans des projets liés à la transition verte et numérique, considérant en particulier “l’immense potentiel pour l’hydrogène vert“. En juillet dernier, un autre accord migratoire avait été signé avec la Tunisie.
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