Société
L’Humanité : journal d’une gauche désincarnée
La fête de l’Humanité 2024, programmée le week-end du 14 au 15 septembre, s’est déroulé sous l’égide de la candeur et des festivités. L’événement a eu le mérite de faire à nouveau scintiller le quotidien historique de la gauche jaurésienne désormais accoutumé à la poussière. Mais que devient le journal L’Humanité ?
Le quotidien parisien créé en 1904 par Jean Jaurès a, depuis sa création, toujours été l’un des principaux vecteurs de la gauche dans les kiosques de France. Historiquement, le média a été l’un des canaux de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) de Léon Blum jusqu’en 1920, puis du Parti Communiste Français (PCF) jusqu’en 1994. Une racine qui n’a jamais été entaillée et qui s’est même étendue aux autres factions de la gauche comme les Verts ou les Insoumis. Aujourd’hui, L’Humanité se distingue toujours par des idées et convictions marquées à l’extrême gauche.
Rassembler pour mieux exister : mission impossible
À travers son rassemblement annuel des gauches sous les bannières de « la Fête de l’Huma », le journal a la lourde tâche de fédérer des forces politiques qui se révèlent bien souvent inconciliables. L’actuel secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, en avait notamment payé les frais.
L’ancien député avait été exfiltré d’une manifestation de la CGT, le 22 janvier dernier, sous les cris réfractaires des manifestants. « Roussel n’est pas un camarade » s’époumonait de manière criarde des militants, suivi d’un sobre « Cassez-vous ! ». Plus récemment, la nomination d’une figure pour Matignon avait également créé un imbroglio auprès des forces de la nouvelle coalition du Nouveau Front populaire.
Après une maigre victoire aux dernières élections législatives, les partis de la gauche réunie avaient peiné à désigner un nom comme successeur à Gabriel Attal. Même son de cloche à la fête de L’Humanité où l’entrée en scène du député François Ruffin a provoqué les huées du public de l’agora, marque d’une fracture profonde qui poursuit sa sclérose. L’Humanité, spectatrice des querelles f
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