Société
Chauffeur de bus tué à Bayonne : le procès d’une insécurité endémique
En juillet 2020, la ville de Bayonne est secouée par une agression brutale qui coûte la vie à Philippe Monguillot, chauffeur de bus. Deux ans après les faits, le 21 septembre, la cour d’assise de Pau rend son verdict. Quinze et treize ans de réclusion criminelle pour les deux agresseurs.
Philippe Monguillot, 59 ans, était un chauffeur de bus à Bayonne ordinaire. Le 5 juillet 2020, sa vie prend un tournant tragique lorsqu’il se dirige vers un groupe de passagers sans masques pour contrôler leur titre de transport. Une altercation éclate, et Philippe est violemment agressé par deux individus, Wyssem M. et Maxime G. Malgré ses efforts pour se défendre, il est retrouvé au niveau de l’arrêt de tram « Balichon », dans le centre de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), en position latérale de sécurité, le visage ensanglanté. Ses agresseurs l’ont laissé en état de mort cérébrale au bord de la route et il succombera à ses blessures cinq jours plus tard à l’hôpital de Bayonne.
L’affaire provoque alors une onde de choc à travers la France. La brutalité de l’agression et la mort de Philippe suscitent une vive émotion dans tout le pays. Les enquêtes révèlent que l’altercation a débuté à cause d’un contrôle de ticket, puis s’est intensifié autour du port du masque sanitaire. Les images de vidéosurveillance montrent la violence de l’agression, et les deux accusés sont rapidement identifiés et arrêtés par la police.
Un verdict décevant pour les proches de Philippe Monguillot
Après trois ans d’attente et cinq jours d’audience, le 21 septembre 2023, la cour d’assises des Pyrénées-Atlantiques a rendu son verdict. Wyssem M. est condamné à 15 ans de réclusion criminelle, tandis que Maxime G. écope de 13 ans. Les deux hommes, âgés de 25 ans, étaient jugés pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».
Bien que la défense ait tenté de plaider pour une requalification des faits, notamment pour Maxime G, la cour a maintenu les charges initiales contre eux. Véronique Monguillot, la veuve de Philippe Monguillot s’est dite déçue par le verdict du procès. « On réclame depuis le début une justice exemplaire. On ne l’a pas eu. C’est désolant. Je veux qu’ils pourrissent en prison ».
Agression à Bayonne : le symbole d’une violence endémique
Au-delà du verdict jugé décevant par les proches de la victime, cette affaire soulève de nombreuses questions quant à l’insécurité dans les transports publics et la montée de la violence en France. Bayonne qui fut auparavant une ville tranquille, loin de l’agitation des métropoles, est de plus en plus le théâtre de scènes tragiques. La violente agression du Philippe Monguillot en est le symbole.
Cet été, le jeudi 3 août, Patrice, 46 ans, est mort à l’hôpital de Bayonne, où il était plongé depuis plusieurs jours dans un coma artificiel. Il avait été sauvagement agressé, roué de coups par trois personnes devant son domicile. Il leur avait demandé de ne pas uriner devant chez lui, durant les fêtes de Bayonne. En marge de ces Fêtes, cinq plaintes pour viols avaient également été enregistrées.
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