Politique
Marine Le Pen : les cinq axes de sa défense face à la menace d’inéligibilité
Marine Le Pen, accusée de détournement de fonds publics, joue son avenir politique lors d’un procès historique. Voici les cinq axes de sa défense face à la menace d’inéligibilité.
Marine Le Pen fait face à l’un des procès les plus sensibles de sa carrière politique. Accusée de détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens, elle risque une peine d’inéligibilité qui pourrait l’empêcher de se présenter à la présidentielle de 2027.
Les enjeux d’un procès historique
Le procès de Marine Le Pen, accusée de détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens, entre dans une phase décisive. Cette semaine, les avocats de la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale plaideront pour sa relaxe. Le parquet a requis cinq ans de prison dont trois avec sursis, une amende de 300 000 euros, et surtout une peine d’inéligibilité immédiate. Cette dernière menace pourrait empêcher Marine Le Pen de se présenter à l’élection présidentielle de 2027, rendant l’issue du procès cruciale pour sa carrière politique.
« L’injusticiabilité » des actes parlementaires
La défense de Marine Le Pen s’appuie sur un premier argument central : l’immunité des actes parlementaires. Selon Maître Rodolphe Bosselut, juger les tâches accomplies par les assistants parlementaires reviendrait à remettre en cause le fonctionnement même du mandat de député. « C’est incompatible avec la séparation des pouvoirs », précise-t-il dans un document consulté par Le Journal du Dimanche.
Non-rétroactivité des lois pénales
Le deuxième pilier de la défense repose sur le principe de non-rétroactivité des lois pénales. Jusqu’en 2018, l’article 432-15 du Code pénal, utilisé pour poursuivre Marine Le Pen, ne s’appliquait pas aux députés européens. La défense dénonce une application rétroactive des règles, estimant que cette évolution juridique ne peut concerner des faits antérieurs.
La question de l’opacité des règles européennes
La défense pointe également l’imprécision des règles du Parlement européen concernant le rôle des assistants parlementaires. Selon Maître Bosselut, cette ambiguïté rend difficile toute interprétation univoque. « La notion d’assistance parlementaire est floue, ce qui empêche de prouver une quelconque intention frauduleuse », insiste l’avocat.
L’effectivité des missions des assistants en question dans le procès
Marine Le Pen affirme que les emplois des assistants concernés n’étaient pas fictifs. Thierry Légier, Catherine Griset, et Guillaume L’Huillier ont rempli des fonctions spécifiques, parfois mutualisées entre députés, en lien direct avec leur rôle politique. Ces éléments visent à démontrer l’absence de fraude.
Un procès inédit pour la vie politique française
Au-delà des arguments techniques, l’enjeu politique du procès reste majeur. Si les juges suivent les réquisitions du parquet et imposent une exécution provisoire, Marine Le Pen pourrait être exclue de la présidentielle de 2027, même en cas d’appel. Ce scénario serait une première sous la Cinquième République et marquerait un tournant dans l’interprétation des lois pénales appliquées aux élus.
Une décision attendue avec fébrilité
La décision finale, attendue au printemps, déterminera si Marine Le Pen pourra continuer son ascension politique ou si elle sera écartée de la scène publique.
D’ici là, ce procès soulève une question fondamentale : jusqu’où peut aller la justice sans risquer de politiser ses décisions ?
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