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En quoi consiste la nouvelle doctrine nucléaire de Vladimir Poutine ?
Vladimir Poutine a récemment annoncé des changements importants dans la doctrine nucléaire de la Russie, dans un contexte de tensions accrues avec l’Occident.
La révision de cette doctrine nucléaire, discutée lors d’une réunion télévisée avec le Conseil de sécurité russe, semble répondre directement aux évolutions militaires en Ukraine et aux risques perçus par Moscou dans l’assistance occidentale à Kiev.
Une mise à jour qui survient dans un contexte diplomatique bouillant
La nouvelle doctrine nucléaire russe inclut désormais un paramètre significatif : une attaque conventionnelle contre la Russie par un pays non-nucléaire, mais soutenue par une puissance nucléaire, sera considérée comme une attaque conjointe contre la Fédération de Russie.
Ce changement vise directement l’Ukraine et ses alliés de l’OTAN, qui fournissent des armements et du soutien financier à Kiev. La Russie considère désormais toute tentative de l’Ukraine de frapper le territoire russe avec des armes à longue portée, fournies par l’Occident, comme un casus belli potentiellement nucléaire. Cela marque un durcissement par rapport à la doctrine précédente, qui restreignait l’usage du nucléaire à des circonstances plus spécifiques.
Cette nouvelle approche s’inscrit dans une dynamique de tensions exacerbées par les demandes de Kiev à ses alliés de l’autoriser à utiliser des missiles longue portée contre la Russie. Poutine a averti que de telles actions signifieraient que « la Russie et l’OTAN sont en guerre », une déclaration qui cherche à dissuader l’Occident d’intensifier son soutien militaire à l’Ukraine.
Cette nouvelle doctrine nucléaire vise à mettre la pression sur l’Occident
Les modifications proposées à la doctrine élargissent significativement les situations où la Russie pourrait envisager un recours à l’arme nucléaire. Jusqu’à présent, la doctrine prévoyait l’usage du nucléaire en réponse à des attaques avec des armes de destruction massive ou à des agressions conventionnelles menaçant “l’existence même de l’État”. Désormais, Poutine laisse entendre que la Russie pourrait envisager l’emploi de son arsenal nucléaire face à une attaque aérienne massive sur son territoire, impliquant des avions, missiles ou drones, et franchissant les frontières russes.
BREAKING:
🇷🇺 Vladimir Putin:
“We will use NUCLEAR weapons if a mass enemy missile or UAV is launched towards Russia, or when these weapons cross into Russian territory” pic.twitter.com/oDJz1zTTzU
— Megatron (@Megatron_ron) September 25, 2024
Cette extension du cadre d’utilisation des armes nucléaires, à des attaques qui ne sont pas nécessairement nucléaires, laisse une zone d’ambiguïté qui pourrait rendre l’Occident plus prudent dans ses actions. Cette approche plus flexible et floue intensifie la stratégie russe de dissuasion par l’ambiguïté.
Des motivations dites « défensives »
Poutine insiste cependant sur le fait que la doctrine nucléaire de la Russie reste de nature strictement défensive. Il a rappellé que la Russie ne recourrait à des armes nucléaires que si des informations fiables indiquent une menace critique pour la souveraineté ou l’existence de l’État russe.
De plus, dorénavant, toute attaque contre la Biélorussie sera considérée comme une attaque contre la Russie. Parallèlement à ces changements doctrinaux, la Russie a renforcé sa présence nucléaire en déployant des armes nucléaires tactiques en Biélorussie, son allié le plus proche. Cette démarche fait suite à un exercice militaire commun en mai 2023, destiné à vérifier l’efficacité des lanceurs d’armes nucléaires tactiques biélorusses.
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