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Fécondité : une étude prévoit une accélération de la chute sauf en Afrique
Une étude prévoit une accélération de la chute de l’indice de fécondité dans le monde. En 2100, seuls cinq pays, dont le Niger et le Tchad se maintiendraient au-dessus du seuil de renouvellement des populations.
Les conclusions révélées mi-mars 2024 dans la revue The Lancet annoncent un déclin de la fécondité humaine plus rapide qu’initialement prévu à l’échelle mondiale. Ces conclusions proviennent du projet collaboratif international Global Burden of Disease (GBD, « Fardeau mondial des maladies ») dirigé par l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME). Elles indiquent qu’autour de 2050, le taux de fécondité moyen pourrait atteindre environ 1,8 enfant par femme dans le monde, ce qui est en dessous du seuil de remplacement de la population.
Les projections suggèrent même une baisse à 1,6 enfant par femme d’ici à la fin du siècle. En comparaison, les précédentes estimations des Nations unies en 2022 prévoyaient un nombre moyen d’enfants par femme d’environ 2,1 en 2050 et de 1,8 en 2100. Le GBD s’est appuyé sur une analyse de l’évolution démographique mondiale entre 1950 et 2021, et a modélisé la trajectoire future du taux de fécondité, pays par pays, jusqu’à la fin du siècle. Au cours des soixante-dix dernières années, le taux de fécondité a été divisé par plus de deux, passant de 4,8 enfants par femme en 1950 à 2,2 en 2021.
Afrique subsaharienne : la seule à afficher une dynamique démographique
L’étude révèle également que cette chute de la natalité concerne non seulement les pays du Nord, généralement déjà en dessous du seuil de remplacement – avec approximativement 1,5 enfant par femme en Europe occidentale en 2021 (1,75 en France) – mais également les pays du Sud, à mesure que les femmes accèdent à l’éducation et à des moyens de contraception, et que la mortalité infantile diminue. En 2021, environ 46 % des 204 pays ou régions étudiés étaient en dessous du seuil de remplacement, ce pourcentage pourrait atteindre 76 % en 2050 et 97 % en 2100.
Les chercheurs prévoient un schisme démographique, avec l’Afrique subsaharienne restant la seule grande région du monde à afficher une dynamique démographique significative pour une grande partie du siècle en cours. « Alors que la civilisation humaine converge vers une faible fécondité, des taux relativement élevés dans certains pays et territoires à faible revenu entraîneront une nette division démographique entre un sous-ensemble de pays à faible revenu et le reste du monde », indiquent les chercheurs.
Fécondité : pour les chercheurs, l’immigration africaine va sauver l’Europe
Les chercheurs prévoient que d’ici à 2100, seuls le Samoa, la Somalie, les îles Tonga, le Niger, le Tchad et le Tadjikistan maintiendront un taux de fécondité au-dessus du seuil de renouvellement des populations. À l’autre extrémité du Globe, des pays comme le Bhoutan, le Népal, le Bangladesh ou encore l’Arabie saoudite pourraient voir leur taux de fécondité passer en dessous d’un enfant par femme. Natalia V. Bhattacharjee, de l’IHME, co-auteure de ces travaux, souligne que : « les implications sont considérables. Ces tendances futures en matière de taux de fécondité et de naissances vivantes reconfigureront complètement l’économie mondiale et l’équilibre international des pouvoirs et nécessiteront une réorganisation des sociétés ».
La chercheuse envisage « une compétition internationale pour attirer les migrants afin de soutenir la croissance économique », alors que le baby-boom se poursuit à un rythme soutenu en Afrique subsaharienne. Beaucoup de technocrates et politiciens européens voient dans l’immigration une issue de secours au long déclin démographique de l’Europe sans voir le remplacement civilisationnel qui accompagne ce bouleversement historique.
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