Immigration
Driencourt-Bellamy : redonner des frontières à l’Europe
ENTRETIEN : Alors que les sujets de l’immigration et des frontières étaient l’un des thèmes majeurs de la campagne des dernières élections européennes, le chef de file des Républicains à Bruxelles a répondu à toutes nos questions aux côtés du président de notre comité stratégique et ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt.
FRONTIÈRES : Tout d’abord, quel est l’un et l’autre votre rapport à l’immigration ?
Xavier Driencourt ]Nous aurons sans doute deux regards différents, en tant que politique pour vous et plutôt en tant qu’« expert » pour ma part, puisque j’ai été beaucoup en contact avec ces questions. J’ai été Consul général il y a trente ans, quand les questions migratoires et des frontières n’avaient pas tant d’ampleur qu’aujourd’hui, j’ai été également ambassadeur à Alger à deux reprises pendant presque huit ans, et j’ai pu voir notamment l’importance des questions de visas dans la population et dans l’imaginaire algériens. Enfin ces dernières années j’ai pu voir l’autre bout de la chaîne, en étant juge à la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). C’est donc mon parcours professionnel qui m’a amené à traiter les questions d’immigrations, jusque dans mon dernier livre.
[ François-Xavier Bellamy ] Merci de me donner l’opportunité de cet échange avec Xavier Driencourt, à qui je voudrais dire ma reconnaissance pour la parole claire et forte qu’il a portée sur ce sujet, et particulièrement sur l’accord franco-algérien. Au-delà de l’impact de l’immigration sur l’insécurité, sur les questions économiques et sur les services publics de notre pays, la grande question est celle de l’unité même de notre nation pour les années à venir. Cela, j’ai pu le constater comme professeur, auprès d’élèves qui étaient pour beaucoup issus de l’immigration : des centaines de milliers de jeunes ne se reconnaissent pas eux-mêmes comme des citoyens français. C’est un défi existentiel : s’il n’existe plus d’appartenance à la cité, alors plus rien n’a de sens en politique.
La frontière définit la cité. Elle est la condition pour pouvoir construire une réalité politique, comme pour pouvoir habiter le monde. J’ai écrit Demeure pour dire l’anxiété la plus essentielle dans le cœur d
Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite, profitez de nos offres sans engagement !
Aucun commentaire
Loading