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Sauvegarde 93 : quand l’État radicalise les djihadistes

ENQUÊTE – À Bobigny, au cœur de la Seine-Saint-Denis, l’association Sauvegarde 93 est chargée de prévenir les cas de radicalisation islamiste dans son département. Cependant, malgré les subventions de l’État dont elle bénéficie, cette association se montre particulièrement opaque concernant ses méthodes. Enquête.

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Sauvegarde 93 : quand l’État radicalise les djihadistes

L’association Sauvegarde 93, initialement dédiée à l’accompagnement des mineurs isolés, a vu son rôle s’élargir en 2015 après avoir remporté un appel d’offres pour la prévention de la radicalisation en Seine-Saint-Denis. Sélectionné parmi 19 projets soumis dans le département, le projet de l’association aurait bénéficié, selon une de nos sources, d’un arrangement entre Bernard Cazeneuve et le préfet de l’époque. Depuis 2015, Sauvegarde 93 est ainsi devenu l’opérateur exclusif pour conduire son « dispositif de prévention de la radicalisation violente par l’accompagnement et l’assistance aux familles » en Seine-Saint-Denis. L’association se charge désormais du suivi de jeunes adolescents radicalisés et signalés par un parent, mis en examen ou écroués pour des faits liés au terrorisme.

La Seine-Saint-Denis est particulièrement affectée par ces comportements. Samy Amimour, l’un des terroristes du Bataclan, a grandi à Drancy, tandis que Hasna Aitboulahcen, tuée lors de l’assaut du RAID à Saint-Denis, résidait à Aulnay-sous-Bois. Les frères Belhoucine, complices présumés des attentats de janvier et probablement tués en Syrie dans les rangs de Daech, vivaient également dans ce département. Selon des chiffres datant de 2016, parmi les 156 jeunes Français morts dans les rangs djihadistes, une trentaine étaient originaires de Seine-Saint-Denis.

Des théories plus que douteuses

La situation dans ce département appelle à une vigilance accrue et à des actions ciblées pour prévenir la radicalisation. En 2019, l’association Sauvegarde 93 affichait fièrement le suivi de 105 personnes pour radicalisation. Celle qui en a la charge c’est Zora Harrach-Ndiaye, directrice de services judiciaires et protection de l’enfance à la Sauvegarde de Seine-Saint-Denis, créatrice et pilote du dispositif de prise en charge des personnes radicali

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