Référendums sur l’avortement : les choix des États américains

Depuis la révocation de l’arrêt « Roe v. Wade » par la Cour suprême des États-Unis en juin 2022, qui protégeait le droit constitutionnel à l’avortement depuis 1973, chaque État a désormais la possibilité d’interdire l’IVG ou de renforcer les conditions qui y sont liées.

La Floride : un résultat défavorable pour les partisans de l’avortement

En Floride, les électeurs devaient se prononcer sur un amendement visant à étendre l’accès à l’avortement jusqu’à 24 semaines de grossesse, bien au-delà de la limite actuelle de six semaines, sauf en cas de viol, d’inceste ou de risque pour la vie de la mère. Cependant, pour être adopté, l’amendement devait atteindre un seuil de 60 % de voix favorables. Avec 57 % de votes en faveur, l’amendement n’a pas atteint ce seuil, marquant une victoire pour le gouverneur républicain Ron DeSantis, un fervent opposant à son élargissement. Bien que proche du seuil, ce résultat souligne la division des électeurs sur cette question.

New York et l’Arizona : des protections renforcées pour le droit à l’avortement

Dans l’État de New York, les électeurs ont approuvé une mesure consolidant le droit à l’avortement en l’intégrant dans la Constitution de l’État. Bien que l’avortement soit déjà légal dans cet État, cette mesure vise à rendre plus difficile toute tentative future de restriction. En outre, un texte antidiscrimination a été ajouté, élargissant les protections constitutionnelles aux soins de santé reproductive.

En Arizona, un référendum similaire a également été adopté. La proposition approuvée établit un droit constitutionnel à l’avortement, interdisant toute restriction de cet accès avant la viabilité du fœtus, généralement définie autour de 24 semaines. Cet amendement impose ainsi une protection significative au droit à l’avortement dans cet État.

Maryland et Colorado : des soutiens croissants au droit à l’avortement

Dans le Maryland, les électeurs ont choisi de protéger constitutionnellement le droit à l’IVG, rendant difficile toute tentative législative future visant à restreindre cet accès.

Les électeurs du Colorado ont, eux aussi, affirmé leur volonté d’inscrire dans la Constitution l’accès à l’avortement. Le « oui » a remporté un peu plus de 55 % des voix, seuil requis pour l’adoption de l’amendement. En plus de cette mesure, l’avortement sera désormais remboursé par le gouvernement dans cet État, où Kamala Harris est arrivée en tête lors de l’élection présidentielle.

Missouri : une révision de la position historique de l’État

Le Missouri, qui avait été l’un des premiers États à interdire l’avortement suite à la révocation de Roe v. Wade, a surpris en votant pour un amendement constitutionnel qui légalise l’avortement jusqu’à 24 semaines de grossesse. Ce changement témoigne d’un retournement d’opinion, les électeurs ayant opté pour une réintroduction de droits qu’ils avaient perdus deux ans auparavant.

États sans résultat définitif

Comme le rapporte France Info, les résultats des référendums dans les États du Montana, du Nebraska, du Nevada et du Dakota du Sud n’ont pas encore été publiés. Ces États présentent des lois variées, allant d’une interdiction complète à des restrictions selon le stade de la grossesse et le contexte médical.

Ces référendums montrent la fragmentation croissante des États-Unis sur la question de l’avortement, avec des régions adoptant des positions et des protections juridiques variées. Alors que certains États renforcent le droit à l’avortement en inscrivant des protections dans leurs constitutions, d’autres, comme la Floride, maintiennent des restrictions strictes.

 

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