🇺🇸 Élections américaines
Donald Trump élu président envers et contre tous
En parvenant, malgré sa défaite de 2020, à revenir au centre du jeu politique américain, jusqu’à retrouver le Bureau ovale, Donald Trump a réussi l’impossible.
« Tout désespoir en politique est une sottise absolue », écrivait Charles Maurras. Ces mots du théoricien français du nationalisme intégral pourraient servir de devise à Donald Trump. Le milliardaire républicain vient en effet de remporter une victoire spectaculaire, en étant élu président des États-Unis d’Amérique pour la deuxième fois, et ce quatre ans après avoir été chassé de la Maison-Blanche par son rival démocrate Joe Biden.
Un come-back triomphal aux allures de revanche
Après un premier mandat tumultueux, Donald Trump perdait donc l’élection de novembre 2020, faisant basculer le pays en bleu, couleur du Parti démocrate. S’ensuit le chaos de l’investiture de Joe Biden, lorsque, début janvier 2021, des partisans de l’ancien président prennent d’assaut le Capitole de Washington. Voué aux gémonies, qualifié par la planète entière de factieux, voire de fasciste, Donald Trump semble aux abois, d’autant qu’il est cerné par plusieurs affaires judiciaires.
Traqués par les médias et les juges, Donald Trump n’en remonte pas moins sur son cheval, repartant en campagne, à peine sa défaite digérée. Durant quatre années, le Républicain va multiplier les meetings et les déplacements auprès des Américains, mobilisant une base militante du Grand Old Party de plus en plus acquise aux thèmes défendus par le milliardaire : immigration, réindustrialisation, lutte contre le chômage, libertés individuelles et collectives, défense de l’identité américaine.
Donald Trump, qui a pris le contrôle du Parti républicain, s’adjoint des talents inédits. *
Tout d’abord James David Vance, plus connu sous l’acronyme JD Vance. Il fait de ce catholique conservateur et auteur à succès – son livre Hillbilly Elégy, qui raconte la vie de l’Amérique périphérique dans laquelle il a grandi, est un carton d’édition et est même adapté en série par Netflix – son colistier comme potentiel futur vice-président. Vance alimente Trump dans sa défense de l’Amérique populaire et déclassée, méprisée par les élites de la côte Est et de la côte Ouest.
Mais, plus encore que JD Vance, un autre personnage, encore plus trumpien que Trump lui-même, va propulser le candidat dans une autre dimension.
L’atout Elon Musk
Initialement hostile à l’ex-président, le fondateur de Space X, Elon Musk, va rallier Trump, jusqu’à en devenir son bras droit informel. Le propriétaire de X/Twitter va mettre toute son énergie et son indéniable talent pour faire gagner son poulain.
Multipliant les interventions, notamment via son réseau social X, Elon Musk fini même par être qualifié de « vice-président officieux » de Donald Trump.
Pour l’ancien président, le géant de la tech, né en Afrique du Sud et lui aussi entrepreneur à succès, a tout du fils spirituel.
Mais deux autres éléments vont faire basculer l’opinion publique en faveur du Républicain.
Tout d’abord, le 14 juillet, une tentative d’assassinat a lieu contre lui à Butler, en Pennsylvanie, par un militant d’extrême gauche. L’ancien président s’en sort miraculeusement, la balle le frôlant. La photo de Trump le point levé et criant « Fight ! » avec un drapeau américain derrière lui le transforme en icône et en quasi martyr.
Quelques jours plus tard, affaibli, Joe Biden annonce son retrait, et adoube sa vice-présidente, Kamala Harris, comme candidate de substitution. Celle-ci, un moment portée par des sondages favorables et un débat jugé réussi face à son adversaire, fini par retomber à plat.
Pour Donald Trump, l’heure est à la revanche.
Pari réussi, donc.
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