Dissolution politique d’Academia Christiana : la grande peur de Darmanin
Sans s’être rendue coupable de rien d’autre que de former à penser différemment, Academia Christiana est aujourd’hui menacée de dissolution. La décision est politique et ne trompe personne.
Une nouvelle fois, Gérald Darmanin a prouvé quelle force habitait son engagement pour la France en annonçant la dissolution d’Academia Christiana, camp d’été catholique tradi’. Qui sait d’ailleurs ce qui serait arrivé s’il ne l’avait pas fait ? Alors que l’obscurantisme et le fanatisme montent, qu’on tue au nom de la religion en pleine rue au nom de « Dieu est grand », qu’Emmanuel Macron participe à Hanoukka à l’Élysée, la menace catholique ne fait que grandir en France, épée de Damoclès par-dessus la laïcité.
Tout le monde aura bien compris ici la cruelle ironie de la situation : les Frères musulmans opèrent tranquillement partout dans le pays, la Jeune Garde Antifasciste menace de mort, frappe, sévit dans chaque rue, les organisations pro-Palestine font crier « Allah Akbar » sur les places, mais la priorité, c’est Academia Christiana. Le ministre de l’Intérieur la confondait ce 11 décembre sur Europe 1 avec Civitas, preuve s’il en fallait de l’iniquité de cette dissolution.
Qu’a donc fait l’association, qu’a-t-elle donc produit de si dangereux dans sa décennie d’existence ? Ses camps d’été, ses cours de catéchisme, ses messes latines ou bien ses séances de sport ? Lieu de réunion de toute une jeunesse, son intégrisme supposé est à balayer d’un revers de main car elle accepte également les non-tradis, les non-catholiques aussi d’ailleurs.
La grande peur des bien-pensants
Qu’est-ce qui peut donc tant inquiéter notre bon ministre de l’Intérieur ? Peut-être bien sa place centrale à droite, au carrefour entre identitarisme, catholicisme et patriotisme. Academia Christiana, ce sont des centaines de jeunes qui ont été formé dans leur tête et dans leur foi, à qui l’on a donné des armes pour penser. On peut ne pas être d’accord avec eux, force est de constater qu’aucun ennemi de la France n’en est jamais ressorti.
Contrairement à celles que fournissent les antifas ou islamistes, les armes que donne Academia Christiana ne s’emploient pas en pleine rue, ne tuent pas. Leur champ de bataille, c’est le terrain des idées, la bataille culturelle, spirituelle et politique. Car c’est bien ce sujet, loin devant le terrorisme ou les ratonnades, qui inquiète Gérald Darmanin et tout l’exécutif : la victoire d’autres idées, d’un autre camp. Obsédés par 2027, ils se rendent bien compte de la ferveur de toute une jeunesse qui veut défendre sa terre. Partout en France, des associations naissent. Patriotes, partisanes d’une pensée libre et nouvelle, elles sont le terreau des militants et dirigeants qui, dans cinq ans, auront des responsabilités : après tout, la Cocarde Étudiante commence déjà à porter ses fruits.
Ce ne sont en fait ni la France, ni la République qui sont en jeu dans cette dissolution, mais bien l’hégémonie d’un système centriste libéral qui prouve une fois de plus qu’il a peur : aux abois, dos au mur, il frappe et mord sans relâche tout ce qui est devant lui. Comme l’Action Française et l’Iliade il y a quelques mois, Academia Christiana en fait aujourd’hui les frais. À dissoudre tout ce qu’il voit à droite à gauche (mais tout de même, surtout à droite) le ministre de l’Intérieur ne fait qu’aveu de faiblesse. Nous ne sommes pas dupes, personne ne l’est.
Par Erik Tegnér et Alexandre de Galzain
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