Le bilan désastreux de 5 ans d’idéologie écolo-libérale au Parlement européen
Tribune sur l’écologie punitive d’Aurélia Beigneux, eurodéputée Rassemblement National au Parlement européen.
Point commun avec le mandat présidentiel français, un mandat européen dure cinq ans. Cette année sera donc une année électorale, le Parlement européen sera renouvelé, et la nouvelle assemblée élira la Commission européenne avec le concert des capitales européennes.
Il y a cinq ans, le tapage médiatique et associatif autour des sujets environnementaux, l’école buissonnière de Greta Thunberg et les marches pour le climat ont largement influencé les résultats des élections européennes de 2019. Une coalition majoritaire mais contre-intuitive s’était à l’époque mise en place, réunissant les socialistes, les libéraux centristes propulsés par le parti d’Emmanuel Macron et le groupe de centre-droit des Républicains. Même les Verts avaient été invités dans cette union attrape-tout, avant qu’ils ne refusent, gonflés par leurs bons résultats.
L’écologie à la bruxelloise
Cette coalition a fait passer une succession de normes environnementales toutes plus punitives les unes que les autres. Enfermés dans leur bulle européenne, les députés le savent : la majorité de ces textes auraient été retoqués s’ils avaient été soumis au vote par voie référendaire.
En effet, qui peut bien penser qu’il existe une majorité d’Européens en faveur de l’interdiction des moteurs thermiques ? En faveur de l’immobilisation d’une partie des surfaces agricoles ? En faveur de la stratégie Farm To Fork qui vise à réduire la production agricole européenne ? Ou bien en faveur de la Restauration de la nature qui oblige de planter trois milliards d’arbres avant 2030 ? Pourtant tous ces textes ont été votés, parfois même avec une majorité écrasante d’eurodéputés, avec la bénédiction de la Commission européenne et le silence du Conseil européen, pourtant censé représenter les États.
Aujourd’hui, cette même majorité est déchirée, confrontée à un violent retour de bâton du monde réel, une réaction alimentée en 2022 par les automobilistes, puis encore plus fermement cette année par les agriculteurs. Conséquence, leur précieux « Pacte Vert » européen (le Green Deal) est en danger de mort.
La campagne des élections européennes est lancée, et les responsables de ce bilan politique cherchent à se dédouaner. Bruno Le Maire accuse Poutine et le Rassemblement national de l’augmentation des prix de l’énergie : « Permettez-moi de rappeler au passage que, si les prix de l’électricité ont flambé, c’est parce que Vladimir Poutine, l’ami de Madame Le Pen, a attaqué l’Ukraine et a fait flamber les prix de l’électricité et du gaz ». Pas un mot cependant, sur les dix réacteurs nucléaires français à l’arrêt, ni sur la politique de sanction qui revient sur les ménages européens comme un boomerang.
Pour la majorité, le responsable n’est en tout cas certainement pas à Bruxelles. L’argument utilisé par Pascal Canfin, élu macroniste et président de la Commission sur l’environnement, est tout trouvé : aucun des textes européens n’est responsable de la crise actuelle, car aucun n’est encore rentré en application ! Sur le papier, c’est vrai. En pratique, c’est feindre d’ignorer les réalités. Le Groupe Renault a déjà entièrement revu sa chaîne de production pour se conformer au tout électrique. Les agriculteurs ont déjà recours à des entreprises pour aménager leurs parcelles agricoles. Et les puissances étrangères, flairant le bon filon, commencent déjà à planter leur drapeau sur les ruines de notre industrie.
La folle dystopie des centristes libéraux
Un gigantesque centre-ville progressiste, réservé aux voitures électriques et à l’activité tertiaire, sans aucune usine ni émission de CO2, voilà le projet de Bruxelles pour le continent européen. Un projet concocté par et pour des urbains dans l’ignorance de la grande guerre économique qui se prépare entre l’Occident et les puissances émergentes.
Alors que chaque responsable européen cherche à être plus ambitieux que son prédécesseur et que des batailles titanesques sont lancées pour quelques grammes de CO2, la Chine et les États-Unis continuent à eux seuls d’émettre cinq fois plus de gaz à effet de serre que les 27 États européens.
Tous ces décideurs font mine d’ignorer une évidence : seule, l’Union européenne ne sauvera jamais le climat mondial.
Tous ces sacrifices imposés à nos industries, à nos ménages et à nos paysans font penser à un gros gâchis. Le goût d’un combat symbolique, mené dans le vide, sans penser à notre réarmement économique, sans penser à nos frontières douanières et migratoires, sans capitaliser sur la technologie qui faisait autrefois le génie européen, et qui pourtant aurait dû s’imposer dans le combat climatique.
Au final, ce mandat laissera un goût amer. Celui d’une caste qui se disait ouverte sur le monde mais qui ignore tout des volontés conquérantes de nos partenaires. Celui d’un groupe d’élus qui s’est laissé emporter par ses envolées écologistes et utopiques sans jamais avoir convaincu le peuple européen, celui-là même qui l’avait placé aux responsabilités.
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