Entre 2016 et 2023, Stéphane Haussoulier, décoré de la Légion d’honneur par Emmanuel Macron en 2022, est accusé d’avoir détourné près de 370 000 euros dans le cadre de ses fonctions politiques et professionnelles.
Ces abus auraient eu lieu alors qu’il occupait divers postes : vice-président puis président du département de la Somme, maire de Saint-Valery-sur-Somme, président du syndicat mixte de la Baie de Somme et secrétaire de la Fédération régionale des travaux publics des Hauts-de-France.
Les investigations ont révélé qu’il aurait demandé le remboursement en double, voire en triple, de 173 notes de frais, notamment pour des déplacements et des repas dans des restaurants de luxe. Parmi ces dépenses, on retrouve un dîner au Georges V facturé 6 500 euros, ainsi que des achats personnels réglés avec des cartes bancaires professionnelles. Ces derniers incluent des retraits en liquide, des consommations d’alcool, des repas dans des établissements prestigieux et même une dépense de 1 200 euros dans un club de strip-tease.
La classe politique réclame des comptes
Lors de son procès, Stéphane Haussoulier a reconnu une « négligence » de sa part, tout en niant l’existence d’un « système organisé ». Il a suggéré que des erreurs dans les notes de frais pourraient être dues à ses assistants ou qu’il aurait été victime d’un complot, d’après l’Oise Hebdo. Ce mardi 3 décembre, il a été condamné par le tribunal de Beauvais à trois ans de prison avec sursis, trois ans d’inéligibilité et une amende de 30 000 euros. L’avocat de l’élu a annoncé son intention de faire appel de la décision, suspendant ainsi l’application immédiate de la peine.
Ce scandale a suscité des réactions politiques immédiates, notamment de la part de l’opposition. Le groupe « La Somme en commun » a exigé que la majorité prenne ses responsabilités et désigne un nouveau président pour le département. Selon ce groupe, après une telle condamnation, le président actuel ne peut plus « conduire sereinement l’action du département » ni « le représenter dignement ».