Société
Éric Piolle ou l’indécence caractérisée
La députée LR Hanane Mansouri a saisi le procureur de la République de Grenoble. L’élue cible directement le maire écologiste Éric Piolle, pour inaction face à l’ensauvagement de la capitale iséroise.
Le 8 septembre dernier, un agent municipal employé au service propreté de la ville d’Éric Piolle était froidement abattu par deux balles dans le thorax. Âgé de 49 ans et père de deux enfants, le chargé de nettoyage tentait d’empêcher la fuite d’un conducteur ivre au volant de sa Audi RS3 immatriculée en Pologne. Le chauffard venait de provoquer un accident avec un second véhicule arrêté sur un feu rouge. Assis à l’avant de sa Peugeot, se trouvait une femme, sortie indemne, toutefois désemparée par le drame. La victime des balles, quant à elle, a succombé à ses blessures au CHU de Grenoble. Le coupable est toujours en fuite et reste activement recherché.
« Abdoul D. », principal suspect dans l’affaire, a été déjà condamné pour vols, violences et trafic de stupéfiants. Originaire de l’agglomération grenobloise, il a pu être identifié grâce à l’ADN laissé dans le véhicule ainsi qu’aux images de vidéosurveillance des caméras installées aux environs de la mairie. Une nouvelle récidive qui plonge encore un peu plus le bilan des Verts dans des abîmes sécuritaires.
Fermeté sur l’indignité
Le jour même, Éric Piolle, maire écologiste de la métropole iséroise, s’exprime sur les faits : « Nous savons que personne n’est à l’abri d’une balle perdue et c’est notre peur quotidienne dans les règlements de compte ». Des propos d’une sévère impudence qui provoquent la colère de multiples élus. « L’agent municipal est mort de deux balles dans le thorax et le maire parle “d’accident de la circulation”… je n’en peux plus d’entendre ça ! », écrit l’ancien député européen Gilbert Collard sur son compte X (ex-Twitter). « Les propos d’Éric Piolle (…) sont inadmissibles. C’est un employé de la propreté qui a été froidement abattu alors qu’il tentait d’empêcher la fuite d’un chauffard », explique avec irritation le maire de la ville de Nice, Christian Estrosi. Situation cocasse au regard des propos lancés 10 ans plus tôt par le maire écologiste à l’élu Les Républicains. Éric Piolle désirait « supprimer 18 caméras » de sa municipalité au lendemain de son élection en 2014, concluant avec un quolibet à l’intention de son homologue niçois : « On va les revendre à Christian Estrosi, lui veut en mettre plein dans sa ville ! ».
Le 10 septembre dernier, entêté jusqu’à l’aliénation, le maire de Grenoble réaffirme sa position en matière de sécurité pour son agglomération. Il répond, au micro de BFM TV, sur la question d’armer ou non ses policiers municipaux : « Moi, en tant qu’employeur, je considère qu’armer notre police municipale, ce sont les exposer à des missions qui ne sont pas les leurs et à des risques que je ne suis pas prêt à prendre pour eux », provoquant à nouveau l’indignation sur la toile. En parallèle, au sein de la municipalité grenobloise, les vols avec violence ont augmenté de près de 20 % entre 2022 et 2023. Même tendance pour le nombre de victimes de coups et blessures volontaires qui est en hausse de 6,2 % selon les données du ministère de l’Intérieur. Des chiffres sécuritaires inquiétants qui s’alourdissent année après année…
Face à l’inaction d’Éric Piolle contre l’insécurité, je saisis le Procureur de la République de Grenoble !
Je refuse de voir la ville de Grenoble, chef lieu de notre département sombrer plus longtemps dans la drogue et la violence.
La Chicago française n’est pas une fatalité. pic.twitter.com/plv9P4t2Qz
— Hanane Mansouri (@hanane_mnsr) September 12, 2024
Hanane Mansouri en étendard de l’opposition
Face à l’inaction et à la position inflexible d’Éric Piolle sur les questions sécuritaires grenobloises, la députée Hanane Mansouri saisit le procureur de Grenoble pour dénoncer la situation. Qualifiant la ville de « nouveau Chicago français », elle déplore une recrudescence de la « drogue et de la violence » et une montée de l’insécurité qui alimente la colère des habitants.
Dans les colonnes de Boulevard Voltaire, la jeune députée de 23 ans explique : « Chacun doit prendre ses responsabilités. […] En matière de sécurité, Éric Piolle n’a rien fait ». Elle impute cette responsabilité au « refus d’Éric Piolle d’armer la police municipale, là où la racaille est dotée d’une artillerie lourde ». Les forces rouges aux parures vertes s’engouffrent ainsi encore un peu plus dans une négation de réalité désormais difficile à occulter. Un déni aux allures de faucheuse qui poussera ces ecclésiastes et leurs ouailles à la déchéance.
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