Société
Pau : un directeur de lycée suspendu pour « atteintes à la laïcité »
Le directeur de l’établissement scolaire privé catholique de Pau, l’Immaculée-Conception, a été suspendu par le rectorat de ses fonctions de direction pendant trois ans, pour des « atteintes à la laïcité » ont annoncé mercredi 11 septembre ses avocats.
Ce mercredi 11 septembre, Christian Espeso, directeur du lycée privé catholique de l’Immaculée-Conception de Pau (Pyrénées-Atlantiques), a été suspendu de ses fonctions par le rectorat de Bordeaux pendant trois ans pour « atteintes à la laïcité » selon Thierry Sagardoytho et Vincent Ligney, avocat de l’accusé. L’établissement, intégré dans un ensemble d’établissements regroupant pas moins de 2 500 élèves, est régulièrement mentionné comme faisant partie des meilleurs établissements de Nouvelle-Aquitaine, voire de France.
L’affaire voit le jour au début d’année 2024. Cinq syndicats de l’enseignement public et privé dénoncent « le non-respect des obligations contractuelles qui lient l’ensemble scolaire Immaculée-Conception-Beau Frêne de Pau à l’État ». Le quotidien Libération, ayant publié en février dernier un article sur le sujet, citait par exemple « des cours de catéchisme obligatoires et évalués, des censures d’ouvrages, des intervenants réactionnaires ou des entraves à la liberté de conscience ». Occupant la fonction depuis plus de dix ans, Christian Espeso avait été convoqué au rectorat à Bordeaux pour un entretien disciplinaire le 29 août. Selon sa lettre aux parents et aux élèves publiée sur le site Internet du lycée, il y a « âprement défendu la réputation de l’Immaculée-Conception, de ses professeurs, de son personnel, réfuté point par point la vacuité des trois griefs résultant de l’inspection administrative diligentée ce printemps, grâce aux nombreux collègues, parents, anciens élèves, présents physiquement ou par leurs attestations, grâce aussi à Me Sagardoytho et Me Ligney, sans égal ».
Un directeur soutenu par le sénateur Max Brisson
Suite à l’annonce des sanctions visant le directeur Christian Espeso, Max Brisson, sénateur LR des Pyrénées-Atlantiques, lui a adressé son soutien via un communiqué mis en ligne sur le site de l’établissement. L’élu Les Républicains estime que la décision de l’académie était « outrancière ». « Il s’agit d’une attaque en règle contre l’ensemble de l’enseignement catholique, estime le sénateur. L’autorité académique a cédé aux injonctions des syndicats les plus, idéologues qui sont animés d’une vision militante et déformées de ce qu’est la laïcité dans notre pays. »
Les avocats du chef d’établissement ont annoncé via un autre communiqué vouloir déposer un recours devant le tribunal administratif de Bordeaux. Parlant d’une « chasse à l’homme » et mettant en cause « l’idéologie gauchiste de quelques-uns », ils estiment que leur client a été « sacrifié sur l’autel expiatoire des attaques récurrentes contre l’enseignement privé ». De son côté, le Snep-Unsa, un des syndicats qui ont sollicité l’avis du rectorat, y voit « l’aboutissement d’une longue procédure » et souligne « l’abondance des faits signalés par les collègues de l’établissement », sans donner de détails.
À lire aussi : Paris : le lycée Jean de la Fontaine évacué après une alerte à la bombe
Aucun commentaire
Loading