Société
Fin du gouvernement Barnier : les retraités tirent (encore) leur épingle du jeu
Ce mercredi 4 décembre 2024, le gouvernement de Michel Barnier a été renversé par une motion de censure votée à l’Assemblée nationale. Une débâcle politique qui, ironie du sort, profite à certains : les retraités. Avec l’annulation du budget 2025 de la Sécurité sociale, conséquence directe de cette chute, les controversés projets de désindexation des pensions sur l’inflation sont relégués aux oubliettes.
Les retraites intouchables
Le Sénat avait pourtant tenté un compromis. Le 23 novembre, il avait amendé le texte en proposant une solution intermédiaire : une première revalorisation des pensions au 1er janvier à hauteur de la moitié de l’inflation, suivie d’une seconde hausse en juillet pour les retraites inférieures au Smic, visant à rattraper l’inflation sur l’ensemble du semestre. Cette proposition n’aura pas suffi à calmer les tensions.
Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national, avait fait de la désindexation des retraites une ligne rouge. Jusqu’au dernier moment, elle avait multiplié les interventions pour dissuader Michel Barnier de maintenir cette mesure. « Nous avons proposé un amendement pour préserver le pouvoir d’achat des retraités. Le gouvernement a refusé d’écouter », avait-elle déclaré à l’Assemblée nationale quelques heures avant le vote de la censure.
Malgré ces avertissements, le gouvernement avait persisté, précipitant sa chute dans l’hémicycle.
La désindexation enterrée
Avec la chute du gouvernement, le projet de budget de la sécurité sociale pour 2025 est désormais caduc. Cela signifie que les mesures prévues pour affecter les retraites ne seront pas mises en œuvre. Les pensions resteront intégralement indexées sur l’inflation, et leur revalorisation, initialement prévue pour janvier, sera maintenue comme prévu.
À moins, bien sûr, qu’un nouveau gouvernement ne soit rapidement nommé, et que ce dernier se risque à remettre ce sujet sensible sur la table, au péril d’une nouvelle confrontation avec une Assemblée déjà prête à dégainer la censure.
Retraités gagnants, actifs perdants
Mais ce répit pour les seniors contraste avec une réalité bien moins clémente pour les actifs. En 2024, les pensions ont déjà été revalorisées de 5,3 %, tandis que les salaires, eux, n’ont progressé que de 3,8 % en médiane. Quant au Smic, il n’a bénéficié que d’une augmentation limitée de 2 % en novembre, bien en deçà de la hausse des prix. Les actifs, qui supportent déjà le poids des réformes et d’une inflation galopante, savent qu’ils sont les grands oubliés de cette séquence.
Les retraités, souvent considérés comme la « base électorale intouchable », ont une fois de plus été épargnés par les ajustements budgétaires. Pendant ce temps, les travailleurs, eux, continuent de porter le poids du choc économique, sans bénéficier des mêmes filets de sécurité.
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