Tabac : une forte hausse des prix prévue dès le 1er janvier 2025

Le prix du tabac en France continue de grimper. À partir du 1er janvier 2025, une nouvelle hausse frappera les consommateurs, avec certains paquets de cigarettes atteignant 13 euros, selon un arrêté publié au Journal officiel le 10 décembre. Cette augmentation s’inscrit dans un contexte de lutte renforcée contre le tabagisme, mais aussi de pression sur le pouvoir d’achat des fumeurs.

Les nouveaux prix du tabac

Presque toutes les marques sont touchées par cette augmentation : cigarettes, tabac à rouler, tabac à chauffer et cigares. Voici quelques exemples :

• Marlboro Red (paquet rigide, 20 unités) : 13 euros (+ 50 centimes)
• Camel Filters (paquet rigide, 20 unités) : 12,50 euros (+ 50 centimes)
• Winston Classic (paquet rigide, 20 unités) : 12,50 euros (+ 50 centimes)
• Lucky Strike Red (20 unités) : 12,50 euros (+ 50 centimes)
• Gauloise Blonde Rouge (20 unités) : 12,30 euros (+ 30 centimes)
• New Classic Red (20 unités) : 12,50 euros (+ 30 centimes)

Cette évolution fait suite à une tendance observée ces dernières années, avec une stratégie gouvernementale visant à rendre le tabac moins accessible financièrement.

Un projet à plus long terme

Cette hausse de prix intervient alors que le plan national de lutte contre le tabagisme prévoit un paquet de cigarettes à 13 euros d’ici à 2027. Le ministre de la Santé en 2023, Aurélien Rousseau, avait présenté ce projet, qui visait à réduire le nombre de fumeurs en France. Actuellement, environ 12 millions de Français fument quotidiennement, et le tabac est responsable de 75 000 décès par an, soit 1 décès sur 8.

Cependant, la hausse prévue pour 2025 pourrait être retardée en raison de la censure du gouvernement Barnier et de l’absence de vote sur la fiscalité du tabac dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

L’ombre du marché noir

La hausse continue des prix du tabac alimente également le développement du marché noir en France. Environ 20 % de la consommation de tabac dans le pays provient du trafic illicite, selon une tribune publiée par Jean-Michel Fauvergue en juin 2024 au JDD. Ce marché parallèle est alimenté par deux principaux circuits :

La contrebande : les trafiquants se fournissent dans des pays où les cigarettes sont vendues à des prix bien inférieurs, comme le Sénégal ou la Biélorussie.

La contrefaçon : des usines clandestines produisent des cigarettes souvent impropres à la consommation, contenant des substances dangereuses telles que des plastiques ou des excréments.

Les autorités françaises intensifient leurs efforts pour lutter contre ce trafic. Les opérations Colbert I et II en 2023 et 2024 ont permis de saisir des dizaines de tonnes de cigarettes de contrebande. Malgré ces avancées, le phénomène reste préoccupant et met en péril la santé publique, tout en privant l’État de revenus fiscaux importants.

Une lutte complexe entre hausse de prix et marché noir

Si la hausse des prix vise à réduire la consommation, elle pénalise aussi les fumeurs les plus modestes, souvent contraints de se tourner vers le marché parallèle. L’enjeu pour les autorités sera de trouver un équilibre entre les objectifs de santé publique et la lutte contre ce trafic, qui gangrène de plus en plus le tissu économique et social.

Face à ces défis, la France pourrait intensifier ses mesures de prévention tout en renforçant les sanctions à l’encontre des trafiquants et des acheteurs. Reste à savoir si cette stratégie portera ses fruits dans les années à venir.

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