Politique
« Arrogance », « insupportable mépris » : les réactions politiques après l’allocution d’Emmanuel Macron
Le président de la République a pris la parole jeudi soir, annonçant la nomination imminente d’un nouveau Premier ministre après la démission de Michel Barnier. L’allocution a provoqué une série de réactions politiques dans un contexte de plus en plus tendu au sein de l’arène politique française.
Emmanuel Macron s’est adressé aux Français ce jeudi 5 décembre dans une allocution télévisée, annonçant la nomination d’un nouveau Premier ministre après la démission de Michel Barnier. Le Président a également insisté sur son engagement à mener son mandat jusqu’à son terme, malgré les appels à sa démission. Cette déclaration a provoqué une trombe de réactions politiques, qui vont du soutien timide aux diatribes.
L’arrogance faite homme.
Macron insulte tout le monde, s’exonère de son bilan et n’annonce rien.
Il doit partir.#Macron20H pic.twitter.com/6bjJQQyjy3
— Clémence Guetté (@Clemence_Guette) December 5, 2024
Du côté de La France Insoumise (LFI), les critiques n’ont pas tardé. Jean-Luc Mélenchon a ouvertement réclamé la démission du Président sur TF1, le qualifiant de « cause du problème » du pays, et insistant sur le fait qu’il partirait « par la force des événements ». Clémence Guetté, députée LFI, a, elle aussi, exprimé son mécontentement sur X, qualifiant Emmanuel Macron d’« arrogance faite homme », et l’accusant de ne pas assumer sa part de responsabilité dans la crise actuelle. La présidente du groupe LFI à l’Assemblée, a également estimé que le peuple de France méritait « mieux que Macron », dénonçant un Président insensible à la colère populaire.
Un climat de défiance : « Ça va mal se terminer »
Marine Tondelier, porte-parole des Écologistes, a prévenu que la situation risquait de « mal se terminer ». Alexis Corbière, député du groupe écologiste et social, a jugé l’allocution du Président « sidérante », estimant qu’il proposait une solution « fumeuse » pour « fracturer » le camp progressiste. Pour lui, il revient à Macron de gouverner et non de chercher des compromis instables.
Allocution de #Macron sidérante.
Responsable de rien, juste incompris.
Il n’assumera pas “la responsabilité des autres”. Incroyable. Et la sienne ?
Il propose enfin une combine gouvernementale fumeuse pour fracturer notre camp.Le #NFP doit rester unis. C’est à lui de gouverner.
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) December 5, 2024
Du côté du Parti Communiste, le secrétaire national Fabien Roussel a exprimé son indignation, dénonçant « l’insupportable mépris » d’Emmanuel Macron envers les Français et leur représentation nationale. Il a critiqué le manque de réactivité du Président face aux attentes des travailleurs, des retraités et des jeunes, appelant à la création d’un pacte social pour répondre aux besoins urgents du pays.
Le RN : Proportionnelle et nouvelle donne politique
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National (RN), a quant à elle appelé à une réforme du système électoral, exigeant l’introduction d’un scrutin proportionnel pour « permettre à notre pays de se doter d’une majorité claire ». Elle a estimé que la proportionnelle permettrait de recréer du lien entre le peuple et ses dirigeants, et de refléter plus fidèlement la réalité politique du pays. Jordan Bardella, président du RN, a pour sa part tenu à préciser qu’il ne réclamait pas la démission d’Emmanuel Macron.
Dans son allocution, Emmanuel Macron s’est inscrit dans une dérive préoccupante de la macronie : prétendre que s’opposer à elle, contester ses choix, est par principe illégitime, irresponsable et condamnable.
Les parlementaires du Rassemblement National défendent leurs électeurs…
— Jordan Bardella (@J_Bardella) December 5, 2024
Toutefois , il a dénoncé la dérive préoccupante de la macronie, soulignant que « prétendre que s’opposer à elle, contester ses choix, est par principe illégitime, irresponsable et condamnable » est une attitude alarmante. Selon lui, les parlementaires du RN agissent en défense des électeurs et jouent pleinement leur rôle d’opposants dans le cadre des institutions républicaines, et cette tentative de stigmatiser l’opposition est inquiétante pour la démocratie.
Macron : Appels au rassemblement du centre
À l’inverse, certains responsables macronistes appellent à l’unité et au rassemblement. Roland Lescure, vice-président de l’Assemblée nationale et ancien ministre, a rappelé la nécessité d’un gouvernement « resserré, au service de l’intérêt général », capable de rassembler les forces « républicaines ». De son côté, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique démissionnaire, a fait part de son appel à une mobilisation des forces républicaines pour répondre aux attentes des Français dans cette période de crise.
Un Gouvernement resserré, au service de l’intérêt général, rassemblant les forces républicaines. Nous devons nous rassembler. https://t.co/oYy8u9Cm2l
— Roland Lescure (@RolandLescure) December 5, 2024
Dans un climat de plus en plus fragmenté, Emmanuel Macron semble prêt à naviguer à vue pour tenter de maintenir la stabilité de son gouvernement. Les jours à venir s’annoncent décisifs pour la suite de son mandat.
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