Politique
« Nous avons devant nous 30 mois » : Emmanuel Macron persiste et écarte une éventuelle démission
Après la chute du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron a pris la parole ce jeudi soir pour appeler à l’unité et tracer les prochaines étapes de son quinquennat. Le Président a annoncé la formation imminente d’un « gouvernement d’intérêt général ».
Depuis l’Élysée, Emmanuel Macron s’est adressé à la Nation pour commenter les bouleversements politiques survenus ces derniers jours, marqués par le rejet du budget de la Sécurité sociale et la censure de son gouvernement, dirigé par Michel Barnier. Le Président a exprimé sa gratitude envers l’ancien Premier ministre tout en prétendant assumer pleinement ses responsabilités dans cette crise inédite.
Un « front antirépublicain » à l’origine de la censure
« Je remercie Michel Barnier pour son dévouement. Il s’est montré à la hauteur du moment, quand tant d’autres ne l’ont pas été », a déclaré Emmanuel Macron, saluant le travail accompli par celui qui aura été Premier ministre pour une durée de seulement trois mois. Face aux lignes rouges fixées par le RN, le gouvernement Barnier a été renversé par une alliance allant du Rassemblement National, de l’UDR jusqu’à l’extrême gauche, que le Président a qualifiée de « front antirépublicain ».
Reconnaissant que les résultats des dernières élections législatives n’ont pas été compris, Emmanuel Macron a affirmé : « C’est ma responsabilité. » Il a toutefois exclu toute démission, répondant ainsi à des appels comme celui de Mathilde Panot, figure du NFP. « Le mandat que vous m’avez démocratiquement confié est un mandat de cinq ans. Je l’exercerai pleinement, jusqu’à son terme », a-t-il martelé, insistant sur la nécessité d’assurer la continuité de l’État et le bon fonctionnement des institutions.
Un nouveau gouvernement d’ici les prochains jours
Pour répondre à la crise, le chef de l’État a annoncé la nomination prochaine d’un nouveau Premier ministre, chargé de former un « gouvernement d’intérêt général ». Ce dernier devra incarner un consensus politique élargi, capable de gouverner ou, à défaut, de ne pas être censuré. « Nous ne pouvons nous permettre ni les divisions, ni l’immobilisme », a souligné Emmanuel Macron.
La priorité de ce gouvernement sera de garantir la continuité des services publics, avec un projet de loi budgétaire spécial déposé avant mi-décembre. Ce texte permettra de transposer les choix budgétaires de 2024 à 2025, évitant ainsi toute interruption administrative.
Près de 30 mois de macronisme restants
Avec 30 mois restants de son mandat, Emmanuel Macron a exhorté les forces politiques et les citoyens à dépasser les clivages. « Nous avons devant nous 30 mois. Ils doivent être 30 mois d’actions utiles pour le pays. Je ne crois pas que l’avenir de la France se fasse avec plus d’impôts et de normes. Il faudra rassembler pour agir concrètement », a-t-il affirmé.
L’allocution s’est conclue par un appel à l’unité nationale et à l’engagement collectif : « Chacun a eu un rôle essentiel pour une cause plus grande que nous tous. Nous savons faire l’impossible. Il nous faut faire la même chose pour la Nation. »
Cette allocution marque un tournant pour Emmanuel Macron, confronté à l’une des crises politiques les plus graves de son mandat. Alors que la France s’interroge sur la capacité du Président à bâtir un consensus durable, les prochains jours, avec la nomination du nouveau gouvernement, seront décisifs pour redéfinir l’équilibre des pouvoirs et tracer une voie vers la stabilité.
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