64 % des Français veulent tourner la page Macron : ce que révèle le sondage Harris Interactive

Le 4 décembre 2024, la motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier a fait trembler les murs du Palais Bourbon. Enfin, un moment de grande union nationale ? Pas tout à fait. Car derrière cet acte politique majeur, l’enquête Harris Interactive pour RTL révèle une France tout sauf apaisée : divisée, inquiète et visiblement lasse de ses dirigeants. Avec une majorité relative de Français qui approuvent la censure (53 %), on est en droit de se demander si ce soutien n’est pas simplement le reflet d’un « tout sauf Barnier ». 

Une majorité d’approbation ? Pas si vite

Le chiffre de 53 % d’approbation montre une légère majorité en faveur de la motion, mais cette donnée masque des dynamiques politiques plus subtiles. Ce soutien, largement issu des rangs de la gauche et du Rassemblement National, illustre une convergence surprenante entre deux camps idéologiquement opposés. Cette convergence inattendue s’explique moins par une adhésion à un projet politique commun que par un rejet unanime des politiques de Michel Barnier et, plus largement, de l’exécutif actuel. En clair, cette majorité relative reflète moins une vision partagée qu’un cri de mécontentement généralisé.

L’avenir ? Inquiétant

Les Français expriment une forte inquiétude concernant les conséquences de cette motion de censure, tant sur le plan politique qu’économique @RTLFrance pic.twitter.com/uJVnB5WM4t

— Harris Interactive (@harrisint_fr) December 5, 2024

Si les Français aiment la censure, ils aiment beaucoup moins ce qui vient après. Bien qu’une majorité relative la soutienne, l’enquête montre également que cette décision nourrit des inquiétudes profondes. Selon Harris Interactive, 82 % des Français se déclarent inquiets pour « l’avenir de la France », et près de la moitié (47 %) se disent très inquiets. Cette angoisse se concentre sur des questions stratégiques telles que « l’augmentation du coût de la dette », qui suscite une inquiétude similaire (82 %, dont 47 % de très inquiets). Le versement des salaires des fonctionnaires, en revanche, semble susciter beaucoup moins d’émoi : seuls 38 % des Français se déclarent inquiets, dont à peine 12 % se disent très inquiets.

La faute à qui ? La réponse est simple : tout le monde

Quand il s’agit de désigner les responsables, les Français se montrent généreux. Le Rassemblement National récolte 79 % d’accusations, suivi de près par le Nouveau Front Populaire (78 %) et Emmanuel Macron (75 %). Michel Barnier, quant à lui, n’écope que d’un modeste 57 %. La classe politique, toutes couleurs confondues, semble avoir réussi l’exploit de susciter une défiance unanime.

Macron, cible des frustrations collectives

L’enquête met également en lumière une donnée frappante : 64 % des Français souhaitent la démission d’Emmanuel Macron. Oui, près de deux Français sur trois en ont assez du président. Ce rejet dépasse les clivages politiques traditionnels et s’exprime même au sein de nombreux électorats d’opposition. Chez certains groupes, cette envie frôle l’unanimité : 94 % chez les sympathisants de La France Insoumise et 85 % au Rassemblement National.

Près de 2/3 des Français déclarent être favorables à la démission du président de la République (64%), un souhait majoritaire chez l’ensemble des sympathisants des différentes formations politiques, à l’exception du parti présidentiel @RTLFrance pic.twitter.com/cGsHAZwlr2

— Harris Interactive (@harrisint_fr) December 5, 2024

Cette donnée illustre une crise de confiance envers la figure présidentielle et, plus largement, envers les institutions de la Vᵉ République. Pour de nombreux Français, Emmanuel Macron symbolise une déconnexion des élites face aux préoccupations réelles du peuple. Macron, aujourd’hui, incarne cette rupture entre un pouvoir qui se croit intouchable et un peuple qui exige d’être entendu.

Ce que ces chiffres disent de la France d’aujourd’hui

L’enquête Harris Interactive pour RTL ne se contente pas de prendre le pouls des Français face à la censure du gouvernement Barnier. Elle révèle un tableau bien plus large d’une société en crise, marquée par des divisions politiques, une perte de confiance généralisée et des inquiétudes profondes pour l’avenir. Si une majorité relative soutient la censure, cette décision alimente également des peurs et souligne l’incapacité des acteurs politiques à incarner des solutions crédibles.

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