International
Black Lives Matter soutient la cause palestinienne
Le mouvement Black Lives Matter (BLM) s’est retrouvé au cœur d’une vive controverse aux États-Unis, suite à la publication d’images de soutien aux combattants du Hamas.
L’incident a mis en lumière une division profonde au sein du Parti Démocrate américain concernant la question israélo-palestinienne. Le 10 octobre, le compte Twitter du mouvement BLM a partagé un dessin montrant un combattant du Hamas s’introduisant en Israël en parapente motorisé, avec le slogan « Je soutiens la Palestine ». Cette publication a été largement interprétée comme un soutien indirect aux actions terroristes perpétrées contre Israël ce week-end, notamment les attaques ayant causé des morts lors d’une rave party dans le désert israélien.
BLM went full mask-off today.
We always called them a domestic terror group. Glad to see them finally admit it.
Keep in mind this is from the official BLM chapters in LA and Chicago: pic.twitter.com/NEXQNgbJhJ
— End Wokeness (@EndWokeness) October 10, 2023
Une convergence des luttes assumée
La controverse s’est poursuivie sur Facebook, où BLM a publié une série de dessins montrant une discussion entre deux jeunes femmes. L’une est choquée par la capture de civils israéliens par le Hamas, tandis que l’autre déclare qu’il s’agit de désinformation destinée à alimenter l’islamophobie. La conversation se termine par une justification des méthodes non-violentes de résistance palestinienne, légitimant ainsi les actions du Hamas.
Cette prise de position du mouvement BLM a suscité des réactions immédiates. Elon Musk, le patron de Twitter, a répondu en disant : « Votre position a le mérite d’être claire ». De son côté, Tamar Schwarzbard, responsable de la communication digitale du ministère israélien des Affaires étrangères, a interpellé le mouvement en demandant s’ils soutenaient réellement les terroristes du Hamas.
Your position is clear
— Elon Musk (@elonmusk) October 10, 2023
Cependant, il est important de noter que le mouvement Black Lives Matter est décentralisé, ce qui signifie qu’aucune antenne locale ne peut prétendre être le porte-parole du mouvement dans son ensemble. Selon le Telegraph, le groupe BLM Chicago, auteur des publications en question, est affilié à la Black Lives Matter Network Foundation, qui coordonne les différentes déclinaisons locales du mouvement.
La gauche américaine divisée
La controverse à Chicago reflète également la division au sein du Parti Démocrate aux États-Unis en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien. D’un côté, des membres du Congrès comme Rashida Tlaib et Cori Bush, liés au mouvement Black Lives Matter, considèrent le conflit sous l’angle de la justice raciale et critiquent Israël. Ils établissent un parallèle entre la cause palestinienne et la lutte contre la brutalité policière aux États-Unis, utilisant même l’hashtag « Palestinian Lives Matter ».
D’un autre côté, des élus démocrates plus centristes, dont le président Joe Biden, soutiennent Israël et insistent sur le droit des Israéliens à se défendre contre les attaques du Hamas. Cependant, il y a aussi une tendance modérée grandissante au sein du parti, illustrée par des élus tels que Gregory Meeks et Robert Menendez, qui expriment leur préoccupation face aux actions militaires israéliennes.
En fin de compte, la controverse autour du soutien de BLM Chicago à la cause palestinienne révèle la complexité des débats sur la justice raciale, le militantisme pro-palestinien et la politique étrangère américaine au sein du Parti Démocrate.
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