Immigration
L’influenceur algérien Doualemn devant un juge ce dimanche
Ce dimanche 12 janvier, Boualem N., alias Doualemn, est présenté au juge des libertés et de la détention. Son avenir immédiat se joue : maintien au centre de rétention administrative, assignation à résidence ou remise en liberté.
L’influenceur algérien Boualem N., surnommé « « Doualemn », sera présenté ce dimanche 12 janvier à un juge des libertés et de la détention (JLD). Âgé de 59 ans et connu pour ses vidéos controversées sur TikTok, il est actuellement détenu au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne. Il avait été expulsé en Algérie le 9 janvier avant d’être renvoyé immédiatement en France, Alger ayant refusé de l’accueillir sur son territoire.
Une expulsion qui envenime les relations franco-algériennes
Ce renvoi spectaculaire a exacerbé les tensions entre Paris et Alger. Le ministère de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé une « humiliation » de la part de l’Algérie, tandis que son homologue algérien a qualifié l’expulsion de Doualemn d’ « arbitraire et abusive ». Cette affaire intervient dans un contexte diplomatique déjà tendu, notamment marqué par l’incarcération en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, accusé d’atteinte à la sûreté de l’État.
Dans son communiqué, Alger a justifié son refus d’accueillir Doualemn en invoquant une loi de 2008 qui interdit de territoire les individus considérés comme une menace potentielle. Le ministère algérien des Affaires étrangères a également critiqué une « campagne de désinformation » menée, selon lui, par « l’extrême droite française ».
Une décision judiciaire en attente
D’après les informations de BFMTV, le juge devrait déterminer ce jour si Boualem N. restera au CRA, sera assigné à résidence ou remis en liberté dans l’attente de son procès prévu le 24 février. L’influenceur est accusé de « provocation publique et directe non suivie d’effet à commettre un délit ou un crime ».
Ses avocats dénoncent une procédure précipitée qui aurait privé leur client de la possibilité de faire valoir ses droits devant les juridictions françaises et européennes. Pour l’Algérie, Doualemn, résident en France depuis 36 ans, marié à une Française et père de deux enfants, bénéficie d’une intégration sociale qui aurait dû être prise en compte.
Un débat sur les politiques migratoires
Cette affaire relance également le débat sur l’accord franco-algérien de 1968. Cet accord, récemment critiqué par Gabriel Attal, confère des privilèges spécifiques aux ressortissants algériens en France. L’ancien Premier ministre a appelé à sa révision pour mieux contrôler les flux migratoires et renforcer le rapport de force avec Alger.
Alors que Paris et Alger campent sur leurs positions, cette affaire illustre la complexité des relations bilatérales et met en lumière les limites des politiques d’expulsion face au refus de coopération de certains pays d’origine.
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