Enquêtes
La haine du blanc en Afrique du Sud : le nouveau magazine de Frontières
ENQUÊTE – La haine du blanc en Afrique du Sud : le nouveau magazine de Frontières est disponible à la prévente sur notre site Internet. Le mot d’Erik Tegnér.
L’Afrique du Sud est présentée depuis la fin de l’apartheid en 1994 comme la nation arc-en-ciel : une société démocratique ayant mis fin au racisme structurel et institutionnel, favorisant désormais la liberté d’expression et l’égalité entre les individus, peu importe leur couleur de peau.
En écoutant France Culture en début d’année, ce discours ambiant était relayé, avec pour seule critique la corruption et l’épuisement de l’ANC, le parti de Nelson Mandela, après trois ans au pouvoir.
Pourtant, depuis plusieurs années, un léger bruit de fond me parvenait à mes oreilles, diffus. « Des fermiers blancs assassinés », « kill the Boers », un chant appelant au meurtre des Afrikaners, des bidonvilles entiers peuplés d’homme et de femmes blancs…
J’ai toujours été curieux de ces vidéos qui pouvaient parfois circuler sur les réseaux sociaux et pour autant, cela me paraissant un peu trop gros. Théorie complotiste ? C’est comme cela que la presse mainstream a décrit tous ceux parlant d’un racisme anti-blanc dans ce si beau pays démocratique.
Fidèle à notre habitude chez Frontières, j’ai donc décidé de partir sur place, et d’enquêter.
Durant trois semaines, j’ai arpenté l’Afrique du Sud d’est en ouest, de Johannesburg au Cap, pour mieux comprendre la réalité du terrain et de ce que tant de médias et responsables politiques semblent chercher à nous cacher.
Ce que j’y ai vu est simple : l’apartheid existe toujours bel et bien, mais dans l’autre sens.
Dans ce 4ᵉ numéro du magazine Frontières (ex-Livre Noir), je vous plonge dans le plus grand bidonville de blancs d’Afrique du Sud, à Munsieville, où des centaines de femmes et d’enfants vivent dans la misère, et dont les pères — pourtant qualifiés — ont été jetés au chômage par des lois discriminatoires.
J’ai visité de nombreuses fermes et vécu parmi eux, la peur au ventre, armés, face aux nombreuses attaques de fermes (trois par semaine et un mort par semaine), de tortures et d’assassinats racistes.
J’ai rencontré ces Afrikaners qui ont choisi de vivre entre eux, en construisant leur propre contre-société, à Orania et Kleinfontein.
Ce magazine vous plonge dans la vie d’un peuple qui n’a plus la main sur sa démographie, qui voit ses terres expropriées, ses enfants menacés, et qui n’a plus d’autre choix que de s’armer, d’assurer sa propre défense et sa propre subsistance en construisant lui-même ses systèmes d’eau ou d’électricité, ses écoles et universités.
« Ce qu’il nous arrive ici, c’est votre futur. »
Cette phrase du chef d’Orania m’a tétanisé. Ce récit, c’est aussi celui d’un peuple qui m’a profondément bouleversé par sa résilience, sa confiance dans l’avenir, et qui malgré le fait d’être du mauvais côté d’un point de vue médiatique — car qualifié de blanc colonisateur — croit véritablement être dans son bon droit.
Cette enquête, c’est le cri d’un peuple à qui personne ne tend de haut-parleur ou de micro, si ce n’est pour l’affliger sur son passé et lui demander de partir.
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