Société
[Tribune] Philippe Olivier : La guerre civile n’aura pas lieu
Chaque jour qui passe nous fait descendre une marche. Le gouvernement ne maîtrise plus grand-chose. Il ne gouverne pas, administre à peine et se contente finalement de gérer les affaires courantes. L’opinion se désespère, se lasse. C’est dans ces circonstances que sang-froid et sens politique prennent toute leur importance.
Des émeutes qui embrasent le pays et des bâtiments publics, de jeunes Français massacrés dans des razzias meurtrières, des tensions communautaires abrasives qui affleurent dans une société devenue explosive, l’actualité peut effectivement nous laisser redouter une dérive à la libanaise, ce précédent maintes fois analysé qui vit sombrer le Pays du Cèdre d’abord dans une guerre civile, avant de tomber sous le joug islamiste.
Guerre de civilisation ?
Dans l’effroi des actes barbares perpétrés par le mouvement terroriste Hamas en Israël, certains se sont empressés de conclure à un « choc des civilisations » qui ferait dériver la France vers une nouvelle guerre de religion. Or, justement parce que la situation est glissante, la pensée ne doit pas l’être.
Certes, aucune concession ne doit être faite à l’islamisme et cette idéologie doit être éradiquée. Cette urgence, que personne ne conteste, n’interdit pas de prendre le temps de peser les tenants et les aboutissants. Professer une « guerre de civilisation » serait, en effet, postuler que tous les musulmans seraient islamistes, ou au moins solidaires, et devraient être combattus. C’est là un raisonnement quelque peu réducteur qui méconnaît la grande diversité du monde musulman. Il existe bien sûr des pays islamistes qu’il faut isoler et réduire. Mais beaucoup d’autres États musulmans comme les Émirats, le Maroc ou l’Égypte condamnent et pourchassent cette idéologie qu’ils considèrent comme criminelle. De la même manière, il est inexact et dangereux de prétendre que tous les Palestiniens seraient pro-Hamas. Gaza vit depuis des années sous le joug impitoyable des islamistes et ses habitants n’apprécient certainement pas de servir de boucliers humains après d’épouvantables exactions dont ils ne sont pas forcément comptables.
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