Politique
Pourquoi Jordan Bardella n’est pas à Matignon
Jordan Bardella a fait une campagne éblouissante et a acquis une stature d’homme d’État. Aucun autre dirigeant de parti ne lui arrive à la cheville à part Gabriel Attal et Laurent Wauquiez. C’est d’autant plus remarquable que le chef du RN n’a que 28 ans. Pourtant, le RN n’a pas conquis le pouvoir. Pourquoi ? Il y a 5 raisons principales, plus importantes que le front républicain.
1. Le RN continue à faire de la peine à des millions d’électeurs. Par exemple, exclure des millions de citoyens de la pleine citoyenneté est impossible quand on veut prendre les rênes du pays. J’ai des origines étrangères et j’ai été blessé par cette recherche imbécile de bouc-émissaires aux difficultés de la France. Le RN doit arrêter de faire de la peine aux gens surtout quand la minorité représente un gros potentiel électoral : il y aurait entre quatre et cinq millions de binationaux…. Être sadique n’est pas une bonne recette pour séduire 51 % du corps électoral. Paradoxalement, le RN a été accusé, par les médias et associations de gauche, d’être antisémite voire d’être anti-LGBT ce qui est pour le coup délirant puisque le RN est le parti le plus pro-Israël de l’échiquier et de
très loin le plus gay-friendly.
2. Le RN n’a pas coupé tous les ponts avec la Russie de Poutine. La Russie a d’ailleurs souhaité entre les deux tours la victoire du RN. Le parti a été dépendant de la Russie qui lui a accordé un prêt à une époque où les banques françaises le refusaient à Marine Le Pen. Le parti n’est qu’à demi-coupable. Mais aujourd’hui dans un contexte géopolitique de plus en plus violent, tout lien avec Poutine qui est le principal ennemi de la France doit être coupé. Les Français ne confieront pas le pouvoir à un parti qui ne serait pas totalement indépendant des ennemis du pays.
3. Le RN doit attirer les élites dans tous les domaines. Un secteur est crucial : la sélection des candidats. Beaucoup de candidats RN n’étaient pas dignes d’entrer à l’Assemblée nationale. Il y
a dans ce casting stupéfiant les signes d’une névrose d’échec. Le « plan Matignon » qui a sélectionné les candidats a inquiété : le premier rôle du Premier ministre est de sélectionner les hommes et femmes qui font tourner l’appareil d’État. Bien choisir 577 candidats est un exercice fastoche par rapport à la
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