Politique
Meurtre de Philippine : les réactions et non-réactions politiques
Après l’annonce du principal suspect de la mort de Philippine, Taha O., un Marocain en situation irrégulière, visé par une OQTF et déjà condamné pour viol, de nombreux élus de droite sont montés au créneau pour dénoncer une fois de plus les ravages de l’immigration et le laxisme judiciaire. La gauche, quant à elle, est restée très discrète.
Après l’annonce du profil du suspect de l’assassinat de la jeune Philippine, dont le corps a été retrouvé enterré au bois de Boulogne, les élus et personnalités de droite sont montés au créneau pour dénoncer une fois de plus les failles de la justice et de la politique migratoire. Comme ce fut le cas pour la petite Lola, violée, tuée et découpée par une femme sous OQTF, un rassemblement à Paris en mémoire de Philippine est organisé ce dimanche 29 septembre, cette fois-ci par le collectif Némésis — un collectif féministe identitaire. Le principal suspect, Taha O., un Marocain en situation irrégulière, visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et déjà condamné pour viol, a suscité de vives réactions et non réactions politiques.
La droite s’indigne et rend hommage, la gauche reste silencieuse
Les députés et cadres du Rassemblement National (RN) n’ont pas tardé à exprimer leur indignation. Le président du RN, Jordan Bardella, a fustigé sur son compte X (ex-Twitter) la présence sur le sol français de ce migrant qui « n’aurait jamais dû y être ». Il a en effet déclaré :
“La vie de Philippine lui a été volée par un migrant marocain sous le coup d’une OQTF. Ce migrant n’avait donc rien à faire sur notre sol, mais il a pu récidiver dans la plus totale impunité. Notre justice est laxiste, notre État dysfonctionne, nos dirigeants laissent les Francais vivre avec des bombes humaines. Il est temps que ce gouvernement agisse : nos compatriotes sont en colère et ne vont pas se payer de mots”.
La porte-parole du RN, Laure Lavalette, a quant à elle critiqué le nouveau ministre de la Justice, Didier Migaud, s’interrogeant sur la capacité de ce dernier à affronter les parents de Philippine et à leur faire croire que la justice ne souffre pas de lacunes — ainsi qu’il l’avait indiqué lors de sa nomination. Pour la députée RN de Gironde, Edwige Diaz, la réponse est claire : « Un étranger sous OQTF doit passer de la case prison à la case avion, sans passer par la case libération ».
La gauche, quant à elle, est restée relativement discrète. Sandrine Rousseau a indiqué sur son compte X que : « Philippine a été sauvagement assassinée. La personne arrêtée est marocaine sous OQTF. » La députée écoféministe aurait pu s’arrêter là, mais c’était sans compter son combat pseudo-antifasciste. Elle a ainsi conclu son tweet en indiquant : « Ce féminicide mérite d’être jugé et puni sévèrement. L’extrême droite va tenter d’en profiter pour répandre sa haine raciste et xénophobe. Nous sommes plus forts que cette récupération, #NoPassaran ». Les clandestins, eux, sont déjà passés.
La France Insoumise, quant à elle, est restée silencieuse. En effet, la victime n’est ni issue des « minorités », ni délinquante, ni multirécidiviste. Seuls les amateurs de rodéo urbain auront les louanges et les hommages des insoumis.
« Philippine n’aura jamais vingt ans »
Marion Maréchal s’est, elle aussi, indignée sur ses réseaux sociaux. La députée européenne a ainsi pointé du doigt le fait qu’il s’agit encore d’un « migrant », d’un « clandestin » et d’un « criminel récidiviste ». Elle a accusé l’État d’avoir exposé Philippine à un prédateur « importé » :
“ENCORE un migrant, ENCORE un clandestin, ENCORE une OQTF non exécutée, ENCORE un criminel récidiviste, ENCORE un violeur laissé en liberté. Si l’information est confirmée, #Philippine est ENCORE une petite Française que nos dirigeants ont livrée à un prédateur importé”
Le président de Reconquête, Éric Zemmour, a, lui aussi, rendu hommage à la jeune femme qui avait « la vie devant elle ». « Le devoir de chacun d’entre nous, chacun à son poste, est de se battre pour éviter cette fin à nos enfants », a-t-il réagi.
La députée européenne de Reconquête, Sarah Knafo, s’est aussi mobilisée sur ce drame :
“Philippine n’aura jamais vingt ans. Elle n’avait pas de maladie incurable. Elle était à peine adulte. Elle n’a pas été renversée par une voiture. Sa mort n’est pas le fait d’un événement météorologique incontrôlable, mais d’une série de fautes et de manquements ô combien évitables. Elle avait la vie devant elle. Pourtant, ce matin, la mère de Philippine se réveille sans #Philippine, comme pour tous les prochains matins de sa vie désormais. Et toutes les femmes de France ajoutent ce drame et ce visage à la longue liste de ceux qui les empêchent de vivre normalement dans leur propre pays”.
Le silence de la gauche, aussi choquant qu’il soit, n’est néanmoins pas étonnant. Lola, Thomas, l’assailant de la gare du Nord, le responsable de l’attaque de la synagogue de la Grande Motte, Laura et Mauranne, Philippine, et cætera : après chaque drame lié à l’immigration, qu’elle soit clandestine ou non, la gauche reste en grande partie muette, sourde aux cris et à l’émotion d’un peuple en colère. Depuis longtemps, nous avons intériorisé l’indignation à géométrie variable de La France Insoumise et de ses alliés, mais nous continuerons de le dénoncer.
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