Politique
Bruno Le Maire accusé d’avoir caché l’ampleur du déficit de l’État
Bruno Le Maire, ancien ministre de l’Économie, est accusé d’avoir sciemment caché l’ampleur du déficit de l’État.
Même parti, il nous réserve encore des surprises ! L’ancien ministre de l’Économie Bruno Le Maire, limogé après la défaite aux législatives du camp présidentiel, aurait caché, voire menti quant à la situation budgétaire de la France. C’est en tout cas ce qu’ont révélé nos confrères de France Info.
L’illusion des 4,4 %
Alors qu’autrefois, les règlements de l’Union européenne imposaient un déficit inférieur à 3 %, la situation budgétaire de la France s’est largement dégradée ces dernières années, au point où, selon le nouveau ministre de l’Économie Laurent Saint-Martin, celui-ci pourrait dépasser les 6 % en 2024.
Cette fois-ci, ce n’est pas seulement le « Mozart de la Finance » qui est mis en cause, mais son ancien ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Dans un reportage diffusé le 11 octobre, France Info a révélé que l’objectif des 4,4 % proposé par le ministère était illusoire dès le mois de décembre 2023, quand l’administration publique alertait déjà sur neuf milliards d’euros de déficit supplémentaire.
Bruno Le Maire a-t-il menti ?
Bruno Le Maire aurait-il sciemment caché aux Français l’état absolument déplorable des finances de l’État ? C’est en tout cas ce que tend à suggérer le reportage de nos confrères du service public. En janvier, « le déficit atteint 5,7 % du PIB, très loin de l’objectif des 4,4 %. Une différence de 35 milliards d’euros, l’équivalent du budget du ministère de l’Intérieur. » Pourtant, les notes confidentielles de l’administration sont ignorées.
Deux jours après la réception de cette note, le ministre annonce 10 milliards d’euros d’économie, tout en maintenant l’objectif des 4,4 %. Ce n’est que début février, soit deux mois après avoir reçu les premières informations sur l’état des comptes publics, que Bruno Le Maire admet des dérapages.
Attal et Macron responsables eux aussi
Le 21 mars, le sénateur LR Jean-François Husson obtient des documents de Bercy qui dévoilent la vérité : à ses questions, Bruno Le Maire a déclaré vouloir éviter de « semer la panique ». Sous pression, il propose à Gabriel Attal et Emmanuel Macron un nouveau plan pour redresser la barre, mais ceux-ci refusent pour des raisons électoralistes : les européennes approchent, et les coupes budgétaires sont toujours mal vues.
La suite est connue, et les débâcles du camp présidentiel aux deux élections enterrent l’idée de tout nouveau projet. Michel Barnier, lui, prenant conscience de l’ampleur de la catastrophe début septembre, n’a pas tardé à alerter, annonçant un déficit bien plus important que prévu et n’hésitant pas à critiquer ses prédécesseurs. Il a déploré avoir à « composer un budget en deux semaines », budget qui devrait logiquement être refusé par le RN et la Nupes.
60 milliards d’euros de coupes budgétaires ont été annoncés, mais le budget devrait demeurer en hausse si toutefois il est accepté : de fait, ces coupes portent sur le budget prévisionnel de 2025.
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