Immigration
Tunisie : voyage au pays du racisme
Alors que la Tunisie a décidé de mettre en place une politique de remigration brutale, Livre Noir y est parti sur le terrain, à la rencontre des Tunisiens et des subsahariens ennemis. Rendez-vous au cœur d’un reportage secret.
Kaïs Saïed, le président tunisien, vient de déclarer qu’un Grand Remplacement est en cours dans son pays. La capitale commence à s’embraser avec une véritable chasse à l’homme contre les Subsahariens. Trois jours plus tard, j’atterris à Tunis. Nous n’avons aucune accréditation. Ici en Tunisie, les journalistes étrangers ont l’obligation d’être acceptés officiellement par le gouvernement, et d’être accompagnés (donc contrôlés), pour pouvoir effectuer leur travail. Nous savons que si nous en faisons la demande, nous ne l’obtiendrons pas ou alors, nous serons surveillés de très près par les policiers. Nous sommes donc venus en touristes qui fuient les grèves de la réforme des retraites en France.
Les mangeurs de chats
La première étape nous conduit dans le village de Sminja, à quelques kilomètres de la capitale. Il fait nuit. Nous rencontrons quelques passants à vélo dans une rue d’un quartier sale et délabré. C’est ici que les émeutes ont débuté. En cause ? Un Subsaharien qui aurait mangé un chat. On nous guide vers l’endroit exact où cela se serait passé. « Ils mangent même des rats ! »
La phobie est totale. Où sont donc passés tous les subsahariens qui étaient réputés vivre en nombre dans ce quartier ? « Ils sont parqués chez eux depuis cinq jours, sans sortir. On assiste à une véritable chasse aux Noirs » content nos interlocuteurs. En cause ? « Ils nous volent notre travail. Ils viennent ici, sont prêts à être sous-payés et à faire le sale boulot que la majorité des Tunisiens ne veulent pas faire, alors que nous avons à peine de quoi manger ! » En effet, la crise économique fait rage en Tunisie. Le coupable est désigné : « les Noirs ! ».
Une loi a été promulguée ces derniers jours, interdisant de loger des sans-papiers. Ils doivent donc plier bagage. « J’en loge quatre chez moi, dans un 30 mètres carrés, mais je leur ai demandé de partir ce matin car je ne veux pas recevoir d’amend
Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite, profitez de nos offres sans engagement !
Aucun commentaire
Loading