Immigration
Quartier de la Monnaie : au pays des razzieurs
L’équipe de Livre Noir est la première à s’être rendue dans le quartier de la Monnaie de Romans-sur-Isère, d’où sont issus la plupart des assaillants de Crépol qui ont tué le jeune Thomas. Un reportage édifiant.
Le 18 novembre au soir, Thomas, un adolescent de 16 ans, qui participait à un bal d’hiver à Crépol est mort, tué à coups de couteau. La soirée privée qui se tenait dans une salle des fêtes d’un petit village de 500 habitants de la Drôme a été interrompue par des assaillants armés, déterminés à « planter des Blancs » selon les témoins du drame. En plus de l’adolescent décédé, deux blessés graves sont à déplorer, et l’agent de sécurité de la soirée a eu les doigts tranchés. Très vite, la rumeur circule : les agresseurs sont pour la plupart issus du quartier de la Monnaie, à Romans-sur-Isère, une petite commune située à 20 km de Crépol. Cette provenance n’est pas anodine : le lieu est devenu en quelques années une véritable zone de non-droit, soumise à la violence gratuite et au trafic de drogue. Livre Noir s’y est rendu.
La banalité du mal
Le quartier de la Monnaie, symbole de l’ensauvagement des campagnes, s’est fait connaître au cours des émeutes de juin pour les importantes violences et dégradations qu’il a subies. Quatre-vingts policiers ont été mobilisés dans le quartier, qualifié de « hantise » des forces de l’ordre drômoises par les syndicats de police.
« 26 100 », le tag représentant le quartier est inscrit partout sur les murs lorsque nous pénétrons dans la cité. « Bien sûr qu’on a vu ce qu’il s’est passé pour Nahel ! » racontent deux jeunes que nous croisons. Selon ces deux petits-fils d’immigrés algériens, les émeutes qui ont suivi sa mort étaient une « contre-attaque » légitime : « C’est bien ce qui s’est passé après, ce n’était pas violent, il faut juste assumer les conséquences ». Le sentiment anti-police domine : « Les policiers nous provoquent ! » s’emporte un des jeunes. Quel genre de provocation ? « Quand ils sont venus faire l’interpellation pour le meurtre, ils ont klaxonné en rentrant dans le quartier ! » donnent
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