« La Haine du blanc » : « Les Farmers » [2/3]

Afrique du Sud : La tribu blanche

Mon périple vers une ferme à une heure et demie au nord de Johannesburg commence par la traversée d’un imposant portail électrifié, symbole de la nécessaire fortification contre les menaces externes. Cette vaste étendue de terre de 3000 hectares est composée de dix fermes. « L’Afrique du Sud est vaste. Dans le Northern Cape, les fermes sont beaucoup plus grandes, ce qui change les défis de sécurité. Chaque région a ses propres problèmes et solutions », me dit Richards* le fermier qui me reçoit. Dotée d’impressionnantes installations de sécurité avancées, comprenant caméras et barbelés, cette ferme de cent hectares plante immédiatement le décor des défis auxquels fait face le système agricole sud-africain.

La vie à la ferme

Richards* vit ici depuis une dizaine d’années avec sa femme, tandis que leurs enfants ne sont plus à la maison. Pour ce premier soir sur leurs terres, je suis invité à dîner en compagnie de mon hôte et de sa femme. L’occasion pour ce couple de me confier leurs sentiments sur les épreuves difficiles que traverse leur communauté et le sentiment d’abandon qu’ils ressentent : « La plupart du temps, la police dira qu’elle n’a pas de véhicule disponible si vous l’appelez, me dit-il. Heureusement, nous avons des groupes sur les réseaux sociaux où vous pouvez appeler quelqu’un immédiatement et vos voisins réagiront. »

Pour eux les motivations racistes des attaques contre les blancs ne sont plus à prouver : « La population du pays est d’environ 70 millions d’habitants, dont cinq millions de blancs. Si 80 % des attaques touchent les fermiers blancs, nous avons le droit de dire que les fermiers blancs sont ciblés », s’inquiète Richards. La motivation n’est pas le vol. S’ils voulaient simplement des objets, ils les prendraient et partiraient. Mais ils