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Tabassée à mort par un clandestin : son petit fils témoigne
Marius, petit-fils de Berthe, rend hommage à sa grand-mère, assassinée brutalement dans son appartement à Paris en juin 2021. Un Pakistanais clandestin de 25 ans, en situation irrégulière et déjà connu pour violence arrêté va être jugé pour ce crime.
Marius, 36 ans, veut à tout prix que la mémoire de Berthe, sa grand-mère, ne sombre jamais dans l’oubli. « On parle trop peu des victimes », dit-il avec pudeur. Berthe, frappée à mort dans la nuit du 10 au 11 juin 2021 dans son HLM du 13ᵉ arrondissement de Paris, était une femme généreuse qui aimait les plaisirs simples de la vie, comme danser et manger. Elle avait travaillé dans les chais de Bercy avant de devenir comptable chez Citroën, et avait élevé seule sa fille après la guerre.
« J’étais très proche d’elle. Quand j’étais petit, elle faisait trois heures de transport aller-retour pour s’occuper de moi. Elle avait le cœur sur la main et donnait beaucoup aux SDF malgré sa petite retraite », raconte son petit-fils Marius. Après une chute pendant la période du Covid, Berthe était revenue dans son appartement, où elle vivait avec l’aide de services à domicile pour rester autonome.
« Il a massacré une femme de 91 ans et a eu le cran de se servir une brique de lait »
Le 10 juin 2021, une auxiliaire de vie a trouvé Berthe dans une mare de sang, victime d’une agression d’une violence inouïe. Transportée à l’hôpital, elle est décédée le lendemain. L’avocat de la famille, Me Benoît Chabert, décrit un crime d’une « horreur absolue ». L’accusé, un sans-domicile fixe connu pour des vols avec violence, a été arrêté quelques jours plus tard à Sarcelles.
Le soir du drame, l’accusé aurait été mis à la porte par un homme avec qui il avait eu une relation sexuelle dans le même immeuble que Berthe. Il aurait alors pénétré chez la nonagénaire et l’aurait agressée avec une sauvagerie inouïe. « Il a massacré une femme de 91 ans et a eu le cran de se servir une brique de lait après les faits », relate Marius, révolté.
Depuis le début du procès, l’accusé nie les faits, prétendant ne se souvenir de rien à cause de l’alcool. « Il se souvient de tout avant les faits, sauf du moment fatidique. C’est une amnésie de stratégie », déclare Me Chabert. Cette attitude est insupportable pour la famille de Berthe, qui attend des réponses et des excuses.
Que faisait ce clandestin en France ?
Marius exprime également sa frustration envers l’État français pour n’avoir pas expulsé l’accusé malgré ses antécédents criminels. « Comment se fait-il qu’on ne soit pas mieux protégés en tant que citoyens ? », s’interroge-t-il. « Mon père a des origines juives sépharades et ma mère est métisse. Nous n’avons pas d’a priori sur les étrangers, mais cette situation pose question. »
Marius raconte un épisode particulièrement douloureux : après deux ans, la famille a pu récupérer les affaires de Berthe, mais a découvert que l’appartement n’avait pas été nettoyé. « Il y avait encore du sang séché sur le parquet. Ça a été très douloureux de tout nettoyer nous-mêmes. » En attendant le verdict, Marius espère que l’accusé sera condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. « Aucune peine ne peut compenser ce que nous avons vécu, mais j’espère qu’il restera le plus longtemps possible derrière les barreaux », conclut-il. La cour d’assises de Paris rendra son verdict ce vendredi en fin de journée.
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